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 d’ADHEOS

Un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison dont neuf avec sursis par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour trafic de stupéfiants. Ancien sportif de haut niveau, il avait été retrouvé inconscient dans une salle de bain le lendemain d’une session de chemsex.

Après une série d’accidents liés au chemsex à Bordeaux, la réponse des autorités est pénale. Ce lundi 22 avril, le tribunal correctionnel y a condamné Al (pseudonyme) à dix mois de prison dont neuf avec sursis pour trafic de stupéfiants, rapporte Sud Ouest. Le tribunal lui reproche non pas sa consommation mais bien d’avoir fourni les produits (GBL, 3MMC…) utilisés lors des sessions de chemsex auxquelles il participait. Ce jugement intervient dans un contexte où, en quelques semaines, trois morts et plusieurs hospitalisations liées au chemsex ont été recensées dans la capitale de l’Aquitaine, sans qu’elles soient liées à Al.

C’est la femme de ménage d’un logement loué sur Airbnb qui a retrouvé cet ancien handballeur, âgé de 42 ans, inconscient dans la salle de bain. Transporté à l’hôpital, il passe plusieurs heures dans le coma avant de se réveiller. “Je voulais prendre mes comprimés, j’ai rempli un verre d’eau mais il restait du GBL dedans. J’ai tout bu d’un coup et je me suis réveillé à l’hôpital. Je ne me souviens de rien”, a-t-il déclaré à l’audience selon le compte-rendu du quotidien régional.

Spirale addictive du chemsex

Al est arrivé au chemsex après une séparation et une blessure qui l’a contraint à mettre fin à sa carrière de sportif, a expliqué lors de son procès son avocate, Me Anaïs Karapetian. “Il a découvert une autre facette de sa personnalité alors qu’il avait toujours été en dehors de ce monde-là”, a-t-elle plaidé, arguant qu’il ne peut pas être qualifié de dealer dans la mesure où il ne se rémunère pas grâce à la drogue. “Il collectait l’argent pour acheter en groupe. D’autres fournissaient l’endroit pour les soirées chemsex. Chacun avait son rôle. Quand on voit le solde de son compte, un peu plus d’un euro, on est loin du trafic de stupéfiants !”, a-t-elle fait valoir. Moins que l’appât du gain, c’est ainsi la spirale addictive qui serait à l’origine du trafic : “Il a fait cela parce qu’il a goûté à la 3-MMC et qu’il ne peut plus s’en passer. La 3-MMC a eu raison de lui.”.

Si Al était inconnu des services de police, il est suivi par un service d’addictologie pour sa consommation de stupéfiants. D’ailleurs, la procureure a reconnu que le chemsex représente un “problème de santé public majeur”. En quelques semaines, plusieurs overdose ont été constatées dans la ville : les corps de deux quinquagénaires ont été retrouvé à la suite d’une session de chemsex en mars, et celui d’un autre, âgé de 56 ans, a été découvert le 8 avril. Au moins trois autres hommes ont été transportés aux urgences, où ils ont été pris en charge pour overdose et ont survécu. Faites passer le message : lors de sessions chemsex, redoublons de prévention !

En cas d’urgence, appelez le 112, qui fera intervenir le SAMU ou les pompiers