C’est l’un des principaux résultats d’une enquête de l’Autre cercle sur la vie des LGBT au travail. «C’est beaucoup, beaucoup trop» estime sa porte-parole. Lisez l’enquête dans son intégralité.
Près d’un homosexuel sur cinq considère que le climat dans son entreprise lui est «hostile», et à peine la moitié d’entre eux (53%) prend le risque de se dévoiler au travail, selon un sondage de l’association de lutte contre l’homophobie au travail l’Autre cercle.
Quatre ans après une étude similaire, il y a toujours des comportements hostiles aux homosexuels dans les entreprises, souligne le sondage mené entre le 1er janvier et le 30 octobre 2010 auprès de 930 personnes essentiellement homosexuelles sur «la vie des LGBT au travail».
«Il s’agit d’un climat général autorisé»
19% de ces personnes considèrent que «le climat général et quotidien» au travail leur est «hostile» (42% le jugent «neutre» et 39% «bienveillant»).
«20% de climat hostile, c’est beaucoup, c’est beaucoup trop», estime Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre cercle. «Pour pouvoir constater ce climat hostile, c’est vraiment qu’il s’agit d’un climat général autorisé (…), et que personne ne réagit, ni la DRH, ni la direction générale», ajoute-t-elle.
26% des sondés victimes d’homophobie
En 2010, 26% des personnes interrogées disent avoir été victimes ou témoins de comportements homophobes au travail. Parmi elles, 34% disent en avoir été la victime directe et 51% le témoin direct, tandis que 36% en ont pris connaissance indirectement, et 12% ont été informées par la victime elle-même.
Mais à la suite de ces comportements homophobes (moqueries, manque de respect, délation, mise à l’écart, harcèlement, inégalité des droits, violences verbales ou insultes, licenciement, mutation, violences physique, etc.), dans 85% des cas il ne s’est rien passé.
Dans seulement 8% des cas, l’entreprise a réagi et donné raison à la victime, et dans 7% des cas, elle lui a donné tort.
La moitié au placard
Seules 53% des personnes LGBT ont fait la démarche de parler de leur orientation sexuelle (contre 54,2% en 2006). Parmi celles qui ne se sont pas dévoilées, 67% considèrent que si elles étaient identifiées en tant qu’homosexuelles, il y aurait des «conséquences hostiles».
Dans les grandes entreprises, l’étude révèle que les LGBT sont d’autant moins visibles qu’ils sont diplômés voire sur-diplômés. Un «plafond de verre» que déplore Mme Tripon: «encore aujourd’hui, pour les homosexuels, le fait de se rendre visibles peut avoir une incidence sur la suite de leur carrière».