Le réalisateur du «Procès d’Oscar Wilde» avait été violemment agressé à Dieppe en juillet 2010. Le Collectif contre l’homophobie, partie civile lors du procès, se félicite aujourd’hui que la circonstance aggravante d’homophobie ait été retenue.
Trois ans de prison, dont 10 mois avec sursis: c’est la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Dieppe (Haute-Normandie) envers un jeune homme de 19 ans pour une violente agression homophobe.
21 jours d’ITT
Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 juillet 2010, le cinéaste Christian Merlhiot (réalisateur récemment du Procès d’Oscar Wilde, lire article) se promenait à pied sur le pont Colbert de Dieppe, en tenant son compagnon par l’épaule alors qu’ils revenaient de la soirée d’ouverture d’un festival de cinéma. Quatre jeunes individus ont alors commencé à les insulter, notamment en les accusant de propager le sida.
Lorsque Christian Merlhiot a demandé aux agresser de cesser leurs insultes, trois d’entre eux, un majeur et deux mineurs, ont couru vers lui pour le rouer de coups et lui casser des cannettes de bière sur la tête jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Son compagnon a averti les secours qui ont transporté Christian Merlhiot aux urgences, blessé à la tête et présentant de nombreuses ecchymoses (photo ci-contre). Ses blessures lui ont valu 21 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail).
Circonstance aggravante retenue
Le Collectif contre l’homophobie, qui s’est porté partie civile lors du procès afin de mettre en exergue la dimension homophobe de l’agression, exprime sa satisfaction, au côté du réalisateur, que cette circonstance aggravante ait été retenue, malgré les tentatives de l’avocat du mis en cause.
Lors du procès qui a eu lieu hier, Christian Merlhiot était défendu par l’avocat Jean-Bernard Geoffroy, par ailleurs président du Ravad. Le procès des deux mineurs mis en cause dans cette agression aura lieu ultérieurement devant le Tribunal pour enfants de Dieppe