Ce dimanche 24 avril 2011, la France célébrera la mémoire des victimes de la déportation.
Après des années acharnées de combats, le souvenir des déportés pour motif d’homosexualité s’installe progressivement et durablement dans la mémoire collective et dans les cérémonies officielles.
Dans une trentaine de villes françaises -petites, moyennes et grandes- les délégués du Mémorial de la Déportation Homosexuelle et nos associations partenaires auront à cœur de porter le souvenir de ces triangles roses, que l’Histoire officielle avait trop longtemps occultés.
De timides avancées au niveau local
Nous nous réjouissons de constater que dans de nouvelles communes, à l’image de Palaiseau (91) et Erstein (67), la mémoire des déportés pour homosexualité sera pleinement honorée pour la première fois.
Nous saluons la constance dans l’action des militants du MDH qui a conduit pour la première fois au cofinancement par les associations LGBT d’une gerbe unique et commune avec les associations de déportés.
Nous constatons que l’intervention de la Halde, après sa saisine par l’association marseillaise Mémoires des Sexualités, a conduit le Préfet des Bouches du Rhône à imposer le dépôt d’une gerbe spécifique en hommage aux victimes LGBT pendant la cérémonie. En effet les associations de déportés refusant le cofinancement de la gerbe unique et commune par les associations LGBT, nous avons fait valoir qu’il ne saurait y avoir des victimes et des associations de première zone et d’autres de seconde zone.
Après plusieurs années de blocage, la même situation prévaut maintenant à Nice, depuis cette intervention de la Halde et celle du Député-Maire au lendemain de la cérémonie 2010.
Nous félicitons l’action résolue des Centres LGBT de Metz (Couleurs Gaies) et de La Rochelle (ADHEOS) qui ont permis l’obtention du déploiement d’un visuel mentionnant tous les motifs de déportation (une plaque à Metz, une banderole à La Rochelle).
De grandes attentes au niveau national
Le 5 avril dernier, le MDH a adressé un courrier à Gérard Longuet, Ministre de la défense et des Anciens Combattants, lui indiquant :
« Nous souhaitons ardemment votre intervention via une circulaire pour rappeler aux Préfets de donner toute leur place aux associations portant le souvenir des Déportés pour homosexualité dans le cadre des cérémonies officielles. En effet malgré les instructions de plusieurs de vos prédécesseurs, nous avons l’an dernier eu à déplorer la persistance de blocages dans quelques villes (absence d’invitation aux réunions préparatoires, absence d’invitation à la cérémonie etc…) »
« Nous savons votre profond attachement à la justice et à l’équité ainsi qu’aux valeurs républicaines qu’elles sous-tendent. C’est pourquoi nous nous adressons à vous pour vous demander la citation de l’ensemble des motifs de déportation dans votre allocution »
« Nous comptons sur votre autorité pour que désormais, il ne soit plus possible de laisser sur le côté les associations représentant les homosexuels déportés à l’occasion de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation. Il en va de la vérité historique et de la sérénité de ces commémorations. »
Formant le vœu que Monsieur Longuet poursuive le chemin emprunté par le Premier Ministre Lionel Jospin en avril 2001 à l’occasion de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation, par le Président de la République Jacques Chirac en avril 2005 à l’occasion de la Journée Nationale du Souvenir de la Déportation et par le Secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco en juillet 2010 à l’occasion de la Journée nationale en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux « Justes » de France, c’est avec beaucoup d’intérêt et de vigilance que nous écouterons son discours.
Hussein Bourgi
Président du MDH