Brian Burke, le président et manager des Toronto Maple Leafs a publiquement soutenu son fils, lui-même dans le monde du hockey, après son coming out. Et il espère bien que leur histoire aidera les autres à être plus tolérants.
Quelques semaines seulement après le mea-culpa d’un ancien hockeyeur qui prône la fin des insultes envers les gays (lire: Le hockeyeur qui insultait les gays fait son mea culpa), la discipline à la réputation plus que «virile» est cette fois le cadre d’un coming out très médiatisé aux États-unis. Pas celui d’un hockeyeur pro, mais c’est peut-être encore plus fort… Celui du fils de l’un des dirigeants les plus en vue de la NHL, lui-même ancien joueur respecté, Brian Burke, président et manager des Toronto Maple Leafs.
Un dirigeant qui fleure bon la testostérone
ESPN.com raconte en effet comment à 20 ans, Brendan Burke (ci-contre), lui-même ancien gardien devenu manager assistant de la meilleure équipe universitaire américaine (University of Miami, Ohio), a choisi de révéler, non sans crainte, son secret à son père –et au monde via ESPN–, quelques jours seulement après s’en être ouvert à son frère et sa sœur. C’est que dans le hockey, on l’aura compris, Brian Burke est une figure: actuel président et manager de l’une des franchises les plus en vue de la NHL après une carrière respectable de joueur, c’est lui qui avait mené il y a deux ans une autre franchise de poids, les Ducks d’Anaheim, à la capture de la prestigieuse Stanley Cup, la récompense suprême de la discipline. Et accessoirement, bien ancré dans cet univers qui fleure bon la testostérone, il est le manager général de la sélection américaine pour les Jeux olympiques de Vancouver.
«Aider les autres à être plus tolérants»
Sauf que Brian Burke a bien réagi. Très bien même, et en public. «J’avais un million de bonnes raisons d’aimer et d’admirer Brendan, a-t-il déclaré à ESPN.com. Et cette nouvelle n’en altère aucune.» Il va même plus loin: «(Ce qu’il a fait) demande des tripes, j’admire Brendan d’une manière extraordinaire et dans cette histoire, je marche à ses côtés avec joie.» Brian Burke espère que son profil va également donner du poids à cette histoire et qu’elle servira d’exemple car, selon lui, «il y a des gays dans le hockey professionnel.»
«J’ai six enfants, dit-il, je conduis un camion, je possède un fusil et je chique du tabac; alors, bien sûr que tout cela apporte une autre dimension à l’histoire. Mais il ne s’agit pas de moi ou du manager général des Toronto Maple Leafs. Il s’agit d’un jeune homme qui a accompli quelque chose qui demande beaucoup de courage. Mais si le fait que je l’accepte peut aider les autres à être plus tolérants, alors c’est bien.»
«Le monde du sport n’est pas forcément homophobe»
Quant à Brendan, qui avait été victime de brimades au lycée en raison de son homosexualité présumée, il a reçu beaucoup de soutien après ce coming out, dont celui de son université et de ses coéquipiers. «Les personnes dans la même situation méritent de savoir qu’ils peuvent se sentir en sécurité, a-t-il souligné, que le monde du sport n’est pas forcément homophobe et qu’il y a beaucoup de gens dans le sport qui acceptent les autres comme ils sont.»