NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

 Alors que le concert du groupe de rap était maintenu hier soir à Toulouse, l’association LGBT Arc-en-Ciel organisait un rassemblement devant la Préfecture de Haute-Garonne. L’occasion pour les élus locaux de rappeler leur engagement en faveur de la lutte contre l’homophobie.
 
 «On devrait renommer ce groupe. A la place de la Sexion d’Assaut, je propose L’escouade Facho!» La phrase, un brin maladroite, de la bouche de l’adjoint au maire toulousain Jean-Marc Barés, a résonné comme une claque à la face des rappeurs au cœur d’une polémique depuis plusieurs semaines. Malgré une faible participation citoyenne, les élus de la ville rose ont eux répondu massivement présents, hier soir, pour clamer leur indignation suite aux propos homophobes et sexistes de Sexion d’Assaut. Appelant à son boycott, ils demandent des sanctions pénales contre le groupe.
  
Enjeu financier
Ce contre-événement, mené par l’association LGBT Arc-en-Ciel Toulouse, intervenait après la tentative infructueuse d’annuler le concert. «Lors de notre rencontre avec les organisateurs, nos interlocuteurs se sont montrés indifférents à notre demande. (…) Nous ne croyons pas aux plates excuses du groupe, d’autant moins après la diffusion du clip Le Relai (lire article) qui sonne comme une provocation supplémentaire », explique Alexandre Paris, président d’Arc-en-Ciel. Alors que le producteur de Sexion d’Assaut se refuse à tout commentaire, Jean-Jacques Lasserre justifie de son côté la location de sa salle par l’enjeu financier qui en découle. Propriétaire par ailleurs d’une boîte gay, le patron du complexe Le Ramier explique ne pas cautionner l’intolérance haineuse et ne craint pas les retombées négatives dues à son soutien indirect au groupe.
 
Reçue à la Préfecture en milieu de soirée, Arc-en-Ciel a déposé aux représentants de l’Etat sa double requête: la création d’une institution nationale indépendante en renfort de la Halde sur les missions de lutte contre l’homophobie et le sexisme, et l’uniformisation du délai de prescription, actuellement de trois mois, au même rang que les autres discriminations. François Simon, vice-président du Conseil régional et les élus municipaux se sont engagés publiquement à transmettre, dans les jours qui suivent, à leurs députés une proposition de loi allant dans ce sens.
 
 «Le rap est dans son adolescence»

 
Place Saint-Etienne, devant la Préfecture, quelques bougies brûlent en souvenir des victimes de l’homophobie. Yass, rappeur hétéro défiant Sexion d’Assaut, lâche une rythmique empreinte d’espoir et d’ironie: «Plus je connais l’être humain, plus j’aime mon chien. (…) Le rap est jeune, dans son adolescence. Avance, progresse et stresse mais toujours en cadence.»