NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Le texte présenté par un sénateur républicain a été adopté par la Chambre haute de l’Etat vendredi dernier. Hier, c’est une autre loi restreignant les droits des LGBT qui a été promulguée par le gouverneur Bill Haslam.

 
 
 «Don’t say gay», «Ne dites pas gay». C’est ainsi qu’a été surnommée la proposition de loi du sénateur Républicain Stacey Campfield, adoptée par le Sénat du Tennessee vendredi dernier. Pourquoi? Parce que ce texte prévoit d’interdire aux instituteurs et aux professeurs des écoles publiques primaires et secondaires de discuter ou tout simplement d’évoquer un sujet sans rapport avec la «science de la reproduction humaine naturelle». En d’autres termes, l’homosexualité, la bisexualité ou la transsexualité pourraient être bannies des classes, de même que toute évocation des violences ou des discriminations qui les accompagnent.

 
 
«Nous faire disparaître»
Le texte doit encore passer devant la Chambre des représentants pour être définitivement adopté, ce que le calendrier législatif ne prévoit pas avant 2012. En attendant, les étapes franchies par la proposition de loi inquiètent les associations, qui redoutent un isolement encore plus fort des jeunes LGBT, et une augmentation des cas de violences et de suicides. Des rassemblements ont été organisés (photo ci-dessus), et des personnalités comme l’acteur de Star Trek George Takei ont même tenu à exprimer leur indignation. «La loi "Don’t say gay" repose sur la croyance qu’en ne parlant pas des homos, [les initiateurs de la loi] peuvent tout simplement nous faire disparaître» explique l’acteur dans une vidéo de soutien.
 
 
 Pour motiver sa proposition de loi, le sénateur de Knoxville a estimé que «certains sujets sont mieux expliqués et débattus à la maison». La première version de son texte disait clairement les thèmes à évacuer, puisqu’elle indiquait qu’«aucune école primaire ou secondaire ne devra fournir d’enseignement ou de matériel pédagogique qui évoque des orientations sexuelles hors hétérosexualité.»

 
 
Version remaniée
Une version réécrite par la suite, car trop proche d’une loi déjà existante, qui interdit tout cours d’éducation sexuelle sans rapport avec le «déroulement de la vie de famille». Le texte a donc été remanié grâce à un amendement qui limite donc les enseignements à celui de la «reproduction naturelle humaine». Une formule qui, en en disant moins, exclut plus, car il ne devrait plus être possible d’évoquer par exemple les inséminations artificielles.
 
Cette nouvelle version revient au même, selon le Sénateur Campfield, à savoir «garantir aux parents qu’aucun prof ou intervenant en classe ne prendra de décision sur le moment où les enfants apprennent la sexualité, et ce qu’ils apprennent».
 
Zoophilie
Malgré l’accent clairement homophobe de sa proposition de loi, le sénateur Campfield se défend d’être anti-homo. Le conservateur s’est récemment expliqué sur CNN lors d’une interview dans laquelle il déclarait: «Mon projet de loi est neutre. Comme je l’ai dit, je pense que nous devrions laisser les familles décider de tout cela.» Le Républicain s’était tout de même déjà fait remarquer en 2009 en faisant le rapprochement entre homosexuels et zoophiles: «Si je veux parler de zoophilie, pensez-vous que nous devions enseigner cela?» avait-il répondu à l’un de ses détracteurs, qui lui reprochait d’être contre l’enseignement des droits des homos.
 
La charge actuelle contre les LGBT ne se cantonne pas aux enceintes scolaires. Le gouverneur de l’Etat Bill Haslam a promulgué hier une autre loi controversée, qui interdit aux collectivités d’édicter des règles antidiscriminations plus strictes que celles définies par le gouvernement du Tennessee. En clair, comme l’Etat ne condamne pas les discriminations basées sur l’orientation sexuelle, aucune administration ne pourra le faire. Une riposte à peine voilée à la ville de Nashville, qui s’était dotée en début d’année d’une réglementation obligeant les entreprises voulant s’y implanter à ne pas pratiquer ce type de discrimination. La Chambre de commerce de l’Etat avait fait alors fait pression pour que cette réglementation soit abrogée. C’est chose faite depuis hier. Le climat du Tennesse n’est décidément pas propice en ce moment aux LGBT.