NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

L’avocat et militant LGBT turc, Levent Pişkin, a été arrêté chez lui par la police sur fond de purge politique post-coup d’Etat.
 
Levent Pişkin est un avocat des Droits de l’Homme et militant LGBT turc . En outre, il est le représentant du Halkların Demokratik Partisi (HDP : Parti démocratique des peuples) pour la province d’Istanbul. Ce parti politique pro-kurde, représenté à la Grande Assemblé nationale de Turquie, est le seul à avoir une politique pro-LGBT et à défendre les droits des minorités en Turquie.
Arrestations arbitraires
 
Hier, Levent Pişkin a été arrêté par la police dans son appartement d’Istanbul. L’avocat et membre du HDP est accusé par le journal pro-gouvernemental Daily Sabah de « propagande terroriste » pour avoir remis à un journal allemand un message du co-président du HDP, Selahattin Demirtaş, arrêté la semaine dernière avec plusieurs députés du parti. Ces derniers sont également accusés de « propagande terroriste » du fait de leur soutien au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie. Cependant, il semblerait que le leader du HDP fasse l’objet d’une kabbale politique orchestrée par Recep Tayyip Erdogan – le président turc – qui profite de l’état d’urgence (installé après le coup d’Etat manqué de juillet 2016) pour purger l’opposition.
 
L’arrestation de Levent Pişkin a été annoncée par l’Association des avocats pour la Liberté (OHD), dont est membre le militant LGBT, laquelle fait partie des 370 ONG fermées par les autorités pour leurs liens supposés avec des organisations terroristes « menaçant la sécurité nationale ». Cette dernière dénonce depuis plusieurs mois les arrestations arbitraires qui ont lieu en Turquie.
 
Dans le viseur d’Erdogan
 
Ce n’est pas la première fois que Levent Pişkin a maille à partir avec le président Erdogan. En mai 2014, il avait été condamné par le procureur d’Istanbul à 2 mois et demi de prison – commués en une amende de 1.500 livres – pour avoir associé Recep Tayyip Erdogan et mot le « homo » dans un même tweet suite aux importantes manifestations qui secouaient la Turquie à l’époque. Il souhaitait ainsi dénoncer la propension du président turque à donner des leçons :
 
On ne va pas apprendre ce que ça veut dire d’être homo de ta part. Bisous #LGBTinConstitution.
 
Le juge avait considéré que ce message représentait une « provocation grave » à l’égard du pouvoir tandis que le jeune militant arguait qu’ »être gay n’est ni une honte, ni un pêché », rapportait le Hürriyet Daily News.
 
Plus récemment, Levent Pişkin avait dénoncé la mort de Hande Kader, figure de proue de la dernière Marche des fiertés stambouliote sauvagement assassinée en août dernier. Il avait déclaré à France 24 :
 
La Turquie est un pays dans lequel il est difficile de vivre pour la communauté LGBTI, car elle ne s’y sent pas en sécurité et ne jouit d’aucune protection légale. Et d’ajouter : La société turque est dramatiquement conservatrice.