Jay Breneman estime que, pour rester en phase avec sa réputation gay-friendly, le géant de l’informatique doit dénoncer l’appel d’un ministre à arrêter les homosexuels.
IBM ouvre une filiale au Ghana? Pas de problème. Seulement, le géant américain ne doit pas oublier d’honorer son image d’employeur gay-friendly. C’est en substance le message du vétéran de l’armée américaine Jay Breneman, auteur d’une pétition appelant le géant de l’informatique a condamner les propos homophobes d’un ministre ghanéen.
«Haine pure»
«Nous faisons tous les efforts possibles pour débarrasser la société de ces individus», avait déclaré en juillet le ministre chargé de la région occidentale du Ghana, Paul Evans Aidoo, avant d’appeler la police à arrêter les homosexuels présumés et d’inviter les propriétaires de logement à les dénoncer (lire article).
«C’est plus que de la discrimination. C’est de la haine et de la violence pures, et cela menace les citoyens du Ghana, les touristes étrangers et les hommes d’affaires qui visitent le pays», explique Jay Breneman dans sa pétition, qui avait recueilli mi-septembre plus de 13.600 signatures.
5 à 25 ans de prison
«Étant donné l’engagement d’IBM pour l’égalité, il est vital qu’ils dénoncent l’ordre d’arrestation du ministre Aidoo et demandent la fin de la violence et de la discrimination contre les LGBT au Ghana», a ajouté l’ancien militaire qui a servi les Etats-Unis pendant six ans et demi, dont la moitié en poste à l’étranger.
Selon l’article 104 du code pénal, «quiconque a des relations charnelles contre nature avec un homme de 16 ans ou plus, (…) avec son consentement, est coupable d’un crime» passible de 5 à 25 ans de prison. Mais des leaders religieux chrétiens et musulmans appellent à une criminalisation plus spécifique et plus sévère de l’homosexualité. Les gays et lesbiennes ont droit à la «non-discrimination», avait toutefois rétorqué en août Lauretta Lamptey, la toute nouvelle présidente de la Commission sur les droits humains et la justice administrative du pays.