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 d’ADHEOS

Homoparentalité, bisexualité, PMA en Belgique, fluidité sexuelle, «ménage à trois» : voici une enthousiasmante série en trois épisodes d’Arte, sorte de «Famille formidable» qui aurait enfin passé le XXIe siècle.
 
Hector aime Jérémie. Jérémie aime Hector. Hector et Jérémie ont décidé de faire un enfant avec Anna, leur meilleure amie lesbienne et célibataire. Direction la Belgique, pour un bébé Thalys. Mais ce bel équilibre bascule lorsque Hector retrouve Louise, le grand amour de sa vie. Avant, Hector était hétéro. Donc il est bi ? Bisexuel, bigame ? On ne sait pas. On ne sait plus. Sans doute les deux. Au fond, on s’en fout. «Les étiquettes, ça fait XXe siècle, ça stresse tout le monde», lâche Françoise, la collègue d’Hector à la libido conquérante. C’est vrai. Reprenons. Hector aime Louise. Louise aime Hector. Hector aime Jérémie. Jérémie aime Hector. Comment choisir ?
 
Cette mini-série d’Arte, sans façons et très bien jouée, est une comédie de mœurs bien plantée dans son époque. Elle aborde frontalement bon nombre de thématiques qu’on ne verra probablement jamais chez TF1 – ou en tout cas, pas comme ça : homoparentalité, PMA, polyamour, fluidité sexuelle. Les scènes de sexe y sont particulièrement réussies parce que touchantes, justes, subtiles, intenses. L’air de rien, au fil du récit, l’on traverse des situations réalistes, mais inédites à l’écran, en tout cas en France : un homme en split screen couchant à la fois avec un homme et une femme ; un homme couchant à la hussarde avec son mec pour se déculpabiliser de l’avoir trompé avec son ex ; une fille lesbienne enceinte comme un œuf Kinder en plein rendez-vous Tinder. Concernant ce dernier point, on remercie les scénaristes de ne pas être tombés dans l’écueil dans lequel s’est engouffrée une autre série française, Dix pour cent. Camille Cottin y interprétait un formidable personnage de working girl lesbienne, vaguement connasse mais touchante… Qui finissait par tomber dans les bras d’un alpha mâle hétéro, au taux de testostérone plus élevé que le PIB du Liechtenstein.
 
Les trois épisodes de J’ai 2 amours sont disponible en replay sur le site d’Arte jusqu’au 20 avril, et le premier d’entre eux est visible ICI.