Le mystère reste entier après le suicide d’un militaire de 37 ans officiant sur la base aérienne d’Evreux. Son compagnon assure qu’il était victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Mais sa direction nie. Une enquête est en cours.
Vendredi 17 novembre, un parachutiste de la base aérienne d’Evreux s’est suicidé à son domicile. Si l’enquête pour déterminer les causes de sa mort est toujours en cours, le mari de ce militaire de 37 ans est quant à lui certain que c’est la pression qu’il subissait en raison de son homosexualité qui l’a poussé à bout, rapporte France 3 Normandie. Pour preuve : une lettre laissée par le parachutiste, et dont le contenu a été révélé par le parquet d’Evreux, dans laquelle il accuse plusieurs membres de sa hiérarchie.
Marié avec Clément depuis trois ans, Sylvain assure qu’il était victime de harcèlement. "Il entendait souvent quand il passait dans les couloirs certains collègues dire : "Regarde l’autre pédé"", raconte-t-il. Un mois avant de se donner la mort, le militaire avait alerté le premier niveau de sa hiérarchie. Mais quelques jours plus tard, une plainte avait été déposée contre lui pour attouchements. "Ca lui arrivait de mettre une main au cul, mais comme tout le monde. Il était dans la déconnade en permanence", explique Sylvain. Suspendu de ses fonctions mi-novembre, Clément s’est donné la mort par pendaison trois jours plus tard. "Ca faisait 19 ans qu’il était dans l’armée, il adorait son métier. C’est quelque chose qu’il n’a pas accepté", relate son époux qui "en veut à ses collègues parce qu’ils n’ont rien fait".
Joint par téléphone par la rédaction de France 3, le commandant de la base aérienne d’Evreux assure n’avoir jamais eu connaissance de faits de harcèlement. Il déplore par ailleurs "la perte d’un excellent militaire, bien intégré qui avait demandé l’été dernier de rester à Evreux après une proposition de mutation".
- SOURCE CLOSER