L’association Ecce Homo se porte partie civile après le renvoi d’un assistant homosexuel du lycée De-Baudre .
Jorge, assistant d’espagnol, est retourné dans son pays d’origine, l’Équateur, après son renvoi du lycée De-Baudre en mars 2015. Si une distance géographique indéniable les sépare, Ecce Homo reste un soutien indéfectible et un porte-voix du jeune enseignant en terre agenaise.
« Nous avons pris connaissance de ce dossier dès son licenciement. En effet, il est reproché à Jorge d’avoir parlé à un élève sur un site de rencontres gay. Sauf que c’est le lycéen qui a engagé la conversation en le reconnaissant, et s’en est ensuite vanté auprès de ses amis, ce qui est remonté aux oreilles des professeurs, puis du proviseur. Mais en aucun cas, il n’y a eu de sollicitation de la part de l’assistant d’espagnol », reprend Jean-Paul Gauguier, président de l’association LGBT de Lot-et-Garonne. Arguant une « atteinte à l’ordre » au sein de son établissement, la direction du lycée avait préféré mettre un terme à sa collaboration avec l’enseignant sous contrat. « Ainsi, le visa de Jorge n’a pu être renouvelé car il n’avait plus de travail. Il a été contraint de retourner dans son pays. »
Si ce renvoi a été contesté devant le tribunal administratif de Bordeaux le 18 octobre (lire nos précédentes éditions) la décision de la juridiction n’a pas encore été rendue et devrait être connue sous un mois.
« Homophobie caractérisée »
Emboîtant le pas au conseil de Jorge, Me Prud’homme, qui continue de pointer l’absence de poursuite pénale envers son client, preuve « qu’il a été renvoyé à cause de son orientation sexuelle », l’association Ecce Homo entend se porter partie civile aux côtés de Jorge, dans le cadre d’une plainte pour discrimination. « Nous sommes clairement en présence d’un cas d’homophobie caractérisée », soutient Jean-Paul Gauguier.
« Jorge me fait part de son désir de revenir en France, il trouve que cette procédure est longue, mais il est indispensable qu’il puisse défendre ses droits. Jorge est quelqu’un de calme, timide et a été très perturbé de se retrouver dans le bureau du proviseur pour devoir se justifier, alors qu’il n’a rien à se reprocher. Dans cette affaire, on peut parler d’atteinte à sa vie privée. »
- SOURCE SUD OUEST
- Photo : président ECCE HOMO