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 d’ADHEOS

La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue mardi présidente du parlement européen, obtenant la majorité absolue dès le premier tour du scrutin, en dépit de son opposition à l’avortement, qui a suscité de nombreuses critiques. Paradoxalement, cette députée est une défenseure des droits LGBT.

Elle est seulement la troisième femme à accéder à cette fonction, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002), et la première Maltaise. Elle leur a rendu hommage, en espérant “qu’il ne faudra pas deux décennies pour qu’une femme” parvienne de nouveau à ce poste.

Elle succède à l’Italien David Sassoli, décédé le 11 janvier et dont le mandat s’achevait cette semaine. Elle dirigera l’institution jusqu’aux prochaines élections européennes, à l’été 2024.

Députée européenne depuis 2013 et vice-présidente du Parlement depuis 2020, Roberta Metsola, qui fête ses 43 ans mardi, avait récemment gagné en visibilité en assurant l’intérim de David Sassoli, éloigné de l’hémicycle par la maladie pendant plusieurs semaines.

Mais cette mère de 4 enfants s’est aussi attirée les critiques de certains de ses collègues: en cause, ses convictions anti-avortement, une opinion très largement répandue à Malte, dernier pays de l’UE où l’IVG reste complètement illégale.

Clément Beaune, le secrétaire d’Etat français en charge des questions européenne, s’est ainsi dit “gêné par le symbole de son élection”, mardi sur France Info. “La position personnelle de madame Metsola est d’être contre le droit à l’avortement. C’est d’ailleurs la position de tous les responsables politiques maltais. Je le regrette profondément”, a-t-il affirmé.

Consciente des réserves qu’elle a suscitées sur cette question, elle a assuré qu’en cas d’élection, son “devoir sera de représenter la position du Parlement”, y compris sur les droits sexuels et reproductifs.

L’élection de Roberta Metsola respecte la tradition d’alternance entre gauche et droite à la présidence, qui a quasiment toujours été observée lors des élections de mi-législature au Parlement.

Issue du Parti populaire européen (PPE), la première force politique du parlement, Roberta Metsola a obtenu le soutien du S&D (sociaux-démocrates) et de Renew Europe, à la faveur d’un accord conclu lundi entre les trois formations autour d’une feuille de route commune.

Signe de la sensibilité du positionnement de la nouvelle présidente sur l’avortement, le document mentionne, en première priorité, “l’alignement par le haut des droits des femmes en Europe”, y compris sur la “santé sexuelle et reproductive”. Cette feuille de route accorde également une attention renforcée au maintien de l’État de droit, face aux “violations qui se multiplient et s’enracinent” dans plusieurs Etats membres.

Paradoxalement, bien qu’opposée à l’avortement, Roberta Metsola s’est montrée ouverte sur les dossiers LGBT. Proche de l’aile progressiste du PPE, la députée a défendu avec constance les droits des personnes LGBT. “En tant que femme, je sais à quel point il est important d’avoir des alliées dans ses luttes. (…) L’Europe est une zone de liberté”, a-t-elle notamment déclaré en décembre dernier.