Avant son week-end 2022 de mobilisation (du 25 au 27 mars), Sidaction révèle un sondage montrant que les jeunes connaissent de moins en moins le VIH/sida. Et sur ce sujet, l’école ne joue pas son rôle. L’information est pourtant cruciale dans le lutte contre cette pandémie.
Il faut d’urgence informer les jeunes sur le VIH/sida. C’est le message que Sidaction cherche à faire passer quelques jours avant son week-end annuel de mobilisation et de collecte de dons, du 25 au 27 mars. Car les chiffres appellent à un sursaut : un jeune sur trois (31%) estime être mal informé sur l’épidémie, quand c’était un sur 10 (11%) il y a dix ans, rapporte un sondage Ifop* pour Sidaction rendu public ce lundi 21 mars.
rois séances d’éducation à la sexualité par an sont pourtant inscrite dans les programme scolaires du primaire au lycée. Ces séances visent informer sur le VIH, bien sûr, mais aussi à aborder les notions de consentement, de respect du corps et des sentiments, ainsi qu’à informer les jeunes sur les stéréotypes de genre ou les comportements LGBTphobes. Mais, comme nous le soulignions dans notre numéro d’hiver, ces séances sont dans les faits rarement effectuées. Résultat, parmi les jeunes sondés, un quart (24%) assure n’avoir jamais eu de moment d’information au VIH en classe. Pour les autres, 45% des élèves n’ont eu qu’une session de formation et seuls 31% des élèves en ont reçu plusieurs comme prévu par les programmes.
Beaucoup d’idées reçues sur le VIH
“Il reste beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire”, insiste Florence Thune, directrice de Sidaction. D’une manière générale, les jeunes savent peu évaluer ce qui relève d’une pratique à risque. Seul un jeune sur deux (50%) sait qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement ne peut désormais plus transmettre le virus. Un sondé sur quatre (23%) pense que le virus responsable du sida se transmet en embrassant une personne séropositive, 18% qu’on peut être contaminé en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques, et même 9% en mangeant dans la même assiette qu’une personne séropositive.
La recherche rend la vie avec le VIH de moins en moins difficile, avec notamment une espérance de vie équivalente à la population générale. Un traitement préventif injectable bimestriel est même désormais remboursé en France. Mais de nombreux jeunes (27%) pensent qu’il existe un médicament “pour guérir du virus” et un sur cinq pense qu’un vaccin est déjà disponible (quand bien même un vaccin est parvenu en phase d’essai, nous n’y sommes pas).
Le dépistage est loin d’être un réflexe
“Malgré l’habitude du dépistage acquise avec le Covid, ce dernier ne semble pas être devenu un réflexe pour le VIH, alors qu’il constitue un outil indispensable de la prévention”, déplore encore la directrice de Sidaction. Ainsi, 80% des 15-24 ans n’ont jamais fait de dépistage du VIH. Depuis le début de l’épidémie de Covid, jeunes ou pas jeunes, le nombre de dépistages a baissé. Et lorsqu’ils ont eu un rapport sexuel à risque, la moitié des jeunes (48%) ne savent pas qu‘il existe un traitement d’urgence (TPE) à prendre après un rapport non protégé pour se prémunir d’une infection au VIH.
Toutes ces informations sont primordiales, rappelle l’association. Car en 2020, 4.856 personnes ont découvert leur séropositivité et on estime qu’en France, 24.000 personnes ignorent qu’elles vivent avec le virus. Ces nouvelles contaminations n’épargnent pas la jeunesse, puisque 14% des nouvelles infections concernent des individus de moins de 25 ans. À savoir : il est désormais possible de se rendre dans n’importe quel laboratoire d’analyse pour être testé gratuitement et sans ordonnance, partout en France.
- SOURCE TETU