A l’occasion du 17 mai 2022 qui est la journée internationale de lutte contre l’homophobie la biphobie et la transphobie (IDAHOBIT), tandis que le reste du monde – ou du moins une grande partie – fêtait IDAHOBIT dans la liesse, la joie et l’alégresse, une foule hystérique a pris à parti à Dakar, dans le secteur dit des HLM,
Pour 76crimes, Souleymane Diouf (pseudonyme), le porte-parole du Collectif Free du Sénégal, prend la parole pour faire un point quant aux récentes difficultés rencontrées par la communauté LGBTI du Sénégal, dernièrement.
Souleymane Diouf : « Le 10 mai dernier, 12 homosexuels présumés ont été arrêtées pour actes contre-nature et « détournement de mineur », ainsi que 2 travailleuses du sexe, avec pour chef d’inculpation, l’absence de carnet sanitaire*. Or, les récentes sorties du président Macky Sall, sur Twitter au sujet de la polémique relative à Idrissa Gueye, occulte totalement le fait qu’au moins 11 comparutions doivent se tenir aujourd’hui, dans le cadre de ce dossier. Un mineur lui devrait être jugé demain, le vendredi 20 avril, séparément des autres inculpés.
On attend avec anxiété les délibérations du procureur dans le courant de la journée, dans un contexte où l’affaire Idrissa Gana Gueye exacerbe encore l’homophobie ambiante, en sus de la période électorale que traverse en ce moment le Sénégal, puisque les sénégalais sont amenés à devoir renouveler le parlement, le 31 juillet prochain.
Dans ce dossier, pour l’heure, seule une travailleuse du sexe a trouvé un avocat d’accord pour pouvoir la défendre. Les autres inculpés n’ont pour l’heure toujours pas trouvé de conseil pour pouvoir assurer leur défense. Nous sommes très inquiet, qui plus est quand on connait les conditions de détention des personnes LGBTI au Sénégal.
Enfin, il y a la détresse de ceux et celles qu’on arrête au Sénégal, puis il y a aussi la souffrance de toutes les personnes LGBTI exilées, qui partent et laissent leur pays en tant que demandeurs d’asile, au prix d’une grande incertitude, même si la répression n’invite personne à rester au Sénégal, bien sûr.
Partenaire d’ADHEOS en France, le Collectif Free aide et participe également à la relocalisation d’activistes sénégalais identifiés en danger de mort au pays. Si les réfugiés retrouvent de la sécurité en France, il n’en va pas de même des conditions de vie en général, en matière de pauvreté, mais pas seulement.
D’ailleurs, en la matière, je pense qu’il y a un véritable travail de plaidoyer à effectuer auprès des bailleurs internationaux de fonds d’urgence.
Aussi, il y a gens qui arrivent en Europe avec des problèmes psychologiques et médicaux à la suite d’attaques dont ils sont parvenus à réchapper, mais qui se retrouvent en butte, une fois dans les pays d’accueil, à de réelles difficultés de continuité de prise en charge, médicales et sociales ».
Pour pouvoir soutenir la pétition en ligne du Collectif Free du Sénégal en faveur d’un Sénégal inclusif et sans discrimination, vous pouvez cliquer ici.
Les personnes et organisations, souhaitant pouvoir contacter le Collectif Free du Sénégal, peuvent écrire à l’adresse de courriel suivante : collectiffree.urgence@gmail.com.
- SOURCE 76CRIMES.FR