Le sénateur PS de l’Hérault Hussein Bourgi va déposer une proposition de loi portant réparation des personnes condamnées pour homosexualité en France quarante ans après sa dépénalisation.
Entre 1942 et 1982, des milliers de personnes ont été condamnées pour homosexualité. En cause, une loi mise en place sous le Régime de Vichy. Il faudra attendre le 4 août 1982, soit quarante ans plus tard, pour que l’homosexualité soit définitivement dépénalisée à l’initiative de Robert Badinter, alors Garde des Sceaux.
Le 6 août 2022, date symbolique puisque la loi condamnant l’homosexualité est entrée en vigueur le 6 août 1942, le sénateur PS de l’Hérault Hussein Bourgi va déposer une proposition de loi portant réparation des personnes condamnées “au nom du peuple français” pour avoir eu des relations sexuelles consenties avec d’autres hommes.
“L’histoire de chaque pays est faite de parts de lumière dont il convient de tirer une légitime fierté et de parts d’ombre dont on gagne à reconnaître la véracité”, a déclaré Hussein Bourgi. Une part d’ombre qui en l’occurrence avait été décrite par Badinter comme une “époque odieuse de notre histoire”. Il encourage ainsi la France à “regarder son passé en prenant de la hauteur et du recul” et à ainsi rendre “justice aux dernières victimes encore en vie de cette législation scélérate ; ces personnes ont vécu une large part de leur existence avec le poids d’une condamnation dégradante et infamante.” Le sénateur de l’Hérault affirme également qu’en “leur accordant justice et réparation c’est leur identité que nous respecterons et leur dignité que nous restaurerons”.
“Une condamnation dégradante et infamante”
La proposition de loi fait écho à une tribune publiée dans têtu· le 15 juin dernier , tribune qui avait notamment été signée par Michel Chomarat, condamné pour homosexualité lors du procès du Manhattan en 1977. Plusieurs sénateur·ices y ont également apposé leur nom comme Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, Marie Pierre de la Gontrie et Rémi Féraud, sénatrice et sénateur de Paris ou encore Jean-Marc Todeschini, sénateur de Moselle.
- SOURCE TETU