Le prévenu a eu beau plaider l’ivresse excessive, il n’a pas réussi à convaincre le tribunal correctionnel de Niort que les menaces de mort qu’il avait proférées contre une amie de son ex n’étaient pas homophobes.
Le presque quinquagénaire n’avait pas fait dans la finesse.
Son ex et lui étaient séparés depuis des mois. Le temps qu’il trouve à se loger, elle avait d’abord consenti à l’héberger, provisoirement. Jusqu’à ce qu’elle estime que, décidément, non, elle ne supportait plus ses comportements. Alors, elle l’avait mis dehors.
Lui, ça l’avait mis en pétard. Quatre fois, il était revenu pour s’indigner.
Ce soir du 23 septembre 2022, il s’en était pris à une amie à elle, passée déposer sa fille avant de partir au travail.
“Je vais te buter, sale gouine !”, “Je vais revenir avec des noirs et on va te violer”, avait-il hurlé, entre autres, en tambourinant derrière la porte qui lui restait définitivement fermée. “Je vais aussi violer ta fille !”, “Je vais aller chercher des Russes et on va brûler ta maison”, avait-il encore annoncé depuis la rue.
En garde à vue, il avait admis et minimisé son coup de sang, nié les menaces de mort et de viol.
“J’me rappelle la moitié de rien”, se défend le prévenu
À la barre du tribunal correctionnel de Niort, ce lundi 17 octobre 2022, il nie encore le côté homophobe de ses propos : “C’était que des mots, j’me rappelle la moitié de rien, j’suis pas du tout quelqu’un de violent.”
Il dit s’en vouloir, assure regretter “les atrocités” qu’il a dites, met son emportement sur le seul compte de l’alcool qu’il a mauvais, évoque aussi sa fébrilité de voir son titre de séjour arriver bientôt à son terme.
Ces excuses, réplique leur avocate Me Alexandra Meregoni, n’enlèveront rien à l’angoisse qu’éprouvent depuis cette jeune maman et sa fille. Juste après cette flambée d’insultes et de menaces, “elles avaient dû partir de Niort pendant trois semaines”. Elle ajoute que, depuis qu’elles sont revenues, la fillette vit dans la crainte que sa maison brûle.
Un comportement “abject”, dénonce le procureur
Contre cet homme “incontrôlable”, “de nature violente” et au comportement “abject”, le procureur Nicolas Leclainche requiert au moins douze mois de prison, dont neuf ferme.
“Cet homme vit dans une situation psychologique fragile”, argumente à son tour l’avocat du prévenu, Me Ambroise Garlopeau, en décrivant les problèmes d’alcool de son client, les cancers dont il souffre ou son statut de quasi SDF, assurant qu’il “regrette sincèrement les propos qu’il a tenus”. “Des propos qui ne lui ressemblent pas” puisque, rassure encore l’avocat, “il n’a rien contre les homosexuels”.
Dix mois ferme
Lesté par un casier judiciaire lourd de huit mentions, dont des condamnations pour violences sur conjoint, le prévenu a finalement été condamné à dix mois de prison ferme, avec maintien en détention (1).
Il lui est, en outre, interdit d’entrer en contact avec ses victimes pendant trois ans et de détenir une arme pendant cinq ans.
Il doit verser 1.200 € aux parties civiles.
(1) Il était en détention depuis son interpellation le soir des faits.
- SOURCE NOUVELLE REPUBLIQUE