Communiqué de presse – Paris, 24/10/2022
Les associations LGBT Mousse, Stop Homophobie et Adheos engagent aujourd’hui un procès contre le rappeur Tovaritch, pour des faits d’injures sexistes et homophobes. Ces poursuites font suite à la publication du clip de la chanson « 2CB » sur YouTube le mois dernier.
Un clip sexiste et homophobe publié sur YouTube
Le 7 septembre 2022, le rappeur Tovaritch publiait sur sa chaîne Youtube le clip de son dernier morceau intitulé « 2CB », avec notamment les paroles suivantes : « C’est pas l’marais ici, non c’est pas la gaypride J’aime pas les hommes qui sucent les hommes et qui volent le travail des femmes »
Les paroles de sa chanson mêlent sexisme et homophobie, de façon malheureusement ordinaire : il exprime son mépris pour les hommes homosexuels en les comparant à des femmes elles-mêmes réduites à de simples objets sexuels dont le seul travail serait de sucer des hommes.
Une polémique provoquée et instrumentalisée
Le rappeur a ensuite alimenté la polémique suscitée par ses propos, se moquant notamment des membres du Centre LGBTQI+ de Paris et d’Île de France en leur offrant un gâteau et en les remerciant d’avoir augmenté la visibilité de son clip. Il a également réagit via son compte Instagram, en postant plusieurs stories, dans lesquelles il parlait par exemple de « LGPD » et faisait semblant de ne pas parvenir à prononcer le terme « homosexuels ».
Le sentiment d’impunité dans l’univers du rap
L’expression de son homophobie et de son sexisme a ainsi dépassé le cadre de ses seules chansons et démontre un sentiment d’impunité, non seulement de Tovaritch, mais aussi des auditeurs et followers du rappeur qui se sont permis de publier à leur tour des propos homophobes.
Selon Me Etienne Deshoulières, avocat de l’association, « Tovaritch tient des propos homophobes et sexistes dans son clip. Il sera jugé pour ses propos. Il ne faut pas laisser s’installer un sentiment d’impunité. L’homophobie doit être combattue dans le rap comme ailleurs ».
Constitution de partie civile
Mousse, accompagnées de plusieurs associations de lutte contre le sexisme et les LGBTphobies, se constitue aujourd’hui partie civile contre Tovaritch pour injures sexistes et homophobes.
Cette constitution de partie civile est le premier acte du procès en droit de la presse contre Tovaritch, qui sera mis en examen par un juge d’instruction, avant de comparaître devant le Tribunal correctionnel de Paris.
Tovaritch encourt une peine d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende pour les faits reprochés par les associations.
- SOURCE COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN