Dans l’Éducation Nationale et dans l’Enseignement supérieur, le harcèlement scolaire et les lgbtqiaphobies continuent de tuer.
Face à ces drames, le gouvernement réagit peu, voire passe sous silence les causes des suicides. Tout comme le reste de la société, les discriminations anti-LGBTQIA+ gangrènent l’Éducation Nationale et l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Les personnels subissent l’oppression hétérosexiste et les discriminations. Ce sont toutefois les élèves et les étudiant·es qui sont agressé·es en premier lieu ( 85% des agressions, d’après le rapport SOS homophobie 2021). Les jeunes LGBTQIA+ subissent de nombreuses violences au quotidien : injures, harcèlements, mépris, outings. Ces violences proviennent souvent de leurs pairs mais sont aussi le fait de membres de la communauté éducative. D’après le rapport SOS homophobie 2022, l’homophobie se manifeste à travers “des insultes (54 %), du rejet (52 %) ou encore de harcèlement (35 %)”. L’actualité de ces dernières années nous montre que ces discriminations peuvent tuer : avant le suicide de Lucas, il y a eu les suicides de Doona (étudiante trans à Montpellier, septembre 2020), d’Avril (lycéenne trans à Lille, décembre 2020) ou encore de Dinah (lycéenne lesbienne et dite “racisée” à Mulhouse, octobre 2021).
Pour SUD éducation, il est temps que la lutte contre le harcèlement devienne une véritable priorité du ministère.
SUD éducation, syndicat de lutte et de transformation sociale, a pour horizon l’émancipation et l’épanouissement de tout·es. Et dans ce but, SUD éducation revendique :
- l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions des LGBTQIAphobies ;
- la ré-intégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
- la mise en place de dispositifs dédiés (comme l’étaient les ABCD de l’égalité) permettant aux élèves de réfléchir spécifiquement aux discriminations et stéréotypes de genre, et de les déconstruire ;
- une politique de prévention(campagne d’information sur les ambiances de travail sexistes, affichage de la loi sur le harcèlement sexuel) et de suivi (accompagnement des victimes dans leurs démarches, notamment judiciaires),
- la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur·es enseignant·es (selon un volume horaire identique dans tous les INSPE ), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent·es) ;
- un renforcement de l’offre de formation continue sur ces questions ;
- recrutement des personnels socio-médicaux en nombre suffisant.
SOURCE : sudeducation