Le suicide du jeune Lucas, à Golbey dans les Vosges, harcelé en raison de son homosexualité, a remis le thème du harcèlement scolaire en pleine lumière. Quatre mineurs de 13 ans vont être jugés dans cette affaire.
“Quand on parle de harcèlement homophobe, il y a deux sujets différents à traiter”, explique Christophe Desportes-Guilloux, secrétaire du Groupe d’action gay et lesbien (GAGL 45). Pour ce qui est de l’homophobie, “la situation en milieu scolaire s’est améliorée, c’est surtout dans certaines familles que l’on observe des problèmes”.
Le harcèlement, il le définit comme “un phénomène d’un groupe qui dysfonctionne, au sens large, qui concerne non seulement les élèves mais aussi les adultes, qui ont leur rôle”.
L’association, qui intervient régulièrement dans les établissements scolaires pour des actions de prévention contre l’homophobie, est aussi appelée – “un peu en pompier” – quand des faits sont observés. Mais il est alors, souvent, un peu tard…
Les réseaux sociaux sont une complexité de plus. “Il y a quelques années, un élève du lycée Jean-Zay avait été agressé par deux autres jeunes. La vidéo avait été diffusée sur Internet, partagée y compris par des gens qui dénonçaient ça, mais cette diffusion, psychologiquement, l’a blessé.”
Peur d’être une “balance”
Dans l’optique de lutter contre le harcèlement scolaire, le programme pHare a été déployé depuis la rentrée 2021 dans les établissements scolaires. S’il salue l’initiative, le secrétaire du GAGL émet des réserves. “On va demander à la victime d’indiquer quels sont les auteurs, alors qu’on a trop de jeunes qui ne veulent pas parler de peur d’être des “balances”.”
Autres doutes, sur la volonté de rendre ce dispositif “non blâmant” et “le fait qu’on demande à la victime si elle trouve que la situation s’est arrangée. Or, on voit régulièrement des victimes qui en ont marre que la situation dure, et qui disent “Oui oui, ça s’est arrangé”, alors que ce n’est pas le cas.”
SOURCE : larep.fr