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 d’ADHEOS

L’étude confirme que l’identité de genre des parents n’a pas d’effet négatif sur le développement d’un enfant. Les chercheurs appellent à une meilleure protection juridique pour éviter les discriminations

Le développement d’un enfant a peu à voir avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de ses parents. Une nouvelle étude, publiée dans la revue BMJ Global Health, vient confirmer les résultats de plusieurs études antérieures sur le sujet. Selon les recherches, les enfants de couples de même sexe s’en sortent aussi bien, voire mieux, que ceux des couples hétérosexuels.

« Contrairement à de nombreuses préoccupations, notre étude a révélé que la plupart des résultats familiaux étaient similaires entre ces deux types de familles, et les familles de minorités sexuelles ont des résultats encore meilleurs dans certains domaines, tels que l’adaptation psychologique de l’enfant et les relations enfant-parents », ont écrit les chercheurs.

Cette dernière étude s’est basée sur l’analyse de 34 autres (réalisées depuis 1987) provenant de pays où les relations homosexuelles sont légales. Les chercheurs ont constaté qu’il y avait beaucoup moins de signalements pour problèmes psychologiques chez les enfants issus d’un couple du même sexe. « Les groupes de parents de minorités sexuelles ont montré des niveaux plus élevés de qualité de la relation parent-enfant, tels que la tendresse, de plus grandes quantités d’interaction et un comportement plus favorable, par rapport aux groupes de parents hétérosexuels », précisent-ils.

En 2017, une étude australienne approfondie, étalée sur trois décennies et publiée dans le Medical Journal of Australia, affirmait déjà que les enfants élevés par des parents du même sexe réussissaient aussi bien sur le plan émotionnel, social et éducatif que ceux des parents hétérosexuels.

Protection juridique

« L’orientation sexuelle et l’identité de genre des parents sont beaucoup moins importantes pour le développement des enfants que ce qui se passe au sein des familles », appuie dans « The Guardian » le Dr Rachel Farr, experte des familles parentales LGBT à l’Université du Kentucky. Le fonctionnement de la famille, la qualité de relation du couple, la santé mentale et le stress des parents sont autant de facteurs qui jouent avant tout sur le développement de l’enfant.

De quoi tordre le cou à l’idée selon laquelle un enfant a besoin à la fois d’une mère et d’un père pour s’épanouir. Pourtant, le débat agite toujours autant la société, que ce soit en France avec l’association Manif pour tous, ou aux États-Unis, où de nombreux États promulguent des lois limitant de plus en plus les droits des personnes LGBT. L’adoption d’enfants par des couples du même sexe est interdite dans de nombreux pays dans le monde. Elle est légale dans seulement 31 pays.

Les auteurs de l’étude appellent les politiques et les législateurs à donner aux familles de même sexe de meilleures protections juridiques et un meilleur soutien social pour éviter les stigmatisations et les discriminations, dans un contexte où le nombre d’enfants dans les familles avec des parents homosexuels, lesbiens, bisexuels ou transgenres a augmenté ces dernières années.