Yann et Loïc, papas de la petite Rose, ont déposé plainte après avoir retrouvé des inscriptions homophobes doublées de menaces sur la porte de leur appartement. Le couple, qui habite une résidence sécurisée abritant des militaires, sait que l’auteur fait partie du voisinage.
« Sale PD. À mort ». Voilà le message peint en grandes lettres blanches que Yann et Loïc ont eu « la joie » de découvrir ce lundi matin sur la porte de leur appartement, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Pour tenter de prendre un peu de recul, les deux jeunes hommes ont posté la photo sur les réseaux sociaux en tournant l’épisode « à la rigolade » avec un petit clin d’œil : « Une belle journée et une belle semaine à toutes et tous ».
En réalité, Yann et Loïc sont pourtant « remués » par cette découverte. D’autant qu’ils savent pertinemment que l’un de leurs voisins se cache derrière cet acte. Ancien militaire, Yann qui travaille aujourd’hui en tant que civil au ministère de la Défense, dispose depuis 2018 d’un logement dans une résidence de l’armée sécurisée, à laquelle il n’est possible d’accéder qu’en étant muni d’un badge et en connaissant les différents codes d’entrée.
Une résidence dans laquelle, « on peut croiser certaines familles bien tradi qui reviennent de la Manif pour tous ou des meetings de Zemmour », explique-t-il.
La boîte aux lettres remplie de tracts de la Manif pour tous
Pas question pour autant de mettre toute la résidence dans le même sac. « Certains voisins sont venus spontanément nous proposer de l’aide pour nettoyer. C’était même une bonne surprise », soulignent les deux hommes.
Une résidence dans laquelle, « on peut croiser certaines familles bien tradi qui reviennent de la Manif pour tous ou des meetings de Zemmour », explique-t-il.
La boîte aux lettres remplie de tracts de la Manif pour tous
Pas question pour autant de mettre toute la résidence dans le même sac. « Certains voisins sont venus spontanément nous proposer de l’aide pour nettoyer. C’était même une bonne surprise », soulignent les deux hommes.
Cette fois-ci, Loïc et Yann disent avoir envie de « taper du poing sur la table ». L’arrivée de Rose au sein de la famille il y a cinq mois n’y est pas étrangère. « On s’était lancés dans l’adoption dès notre mariage mais on a bien vu qu’on y arriverait jamais », explique le couple qui s’est alors tourné vers la gestation pour autrui (GPA).
« Cela a pris 5 ans, raconte Yann. On voulait être au clair au niveau de l’éthique, faire les choses de façon tout à fait légale. Nous sommes passés par une association espagnole et nous avons fait cela au Mexique après être passés devant le tribunal, le notaire, et avoir rencontré la mère porteuse. Tout était carré ».
« Je n’ai pas envie que Rose subisse cela »
Alors que les deux hommes se sentaient plutôt solides jusque-là face à la question de l’homophobie, la donne a quelque peu changé. « Aujourd’hui, je suis triste et en colère, explique Yann. Et je n’ai pas envie que Rose subisse cela ». « Avant, on faisait abstraction. Maintenant, on a du mal à être à l’aise », enchaîne Loïc.
Et Yann de reprendre : « On ne vit pas avec nos voisins mais on se croise souvent. Et penser que quelqu’un qui se dit militaire est capable de faire ça, cela me fout en l’air. On finit par suspecter un peu tout le monde, par être toujours traversé par une arrière-pensée qu‘on ne devrait pourtant pas avoir ». Une plainte a été déposée.
- SOURCE LE PARISIEN