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 d’ADHEOS

«Faut respecter notre religion, Allah Akbar», peut-on notamment lire sur une chaîne Telegram des casseurs, dans le contexte de la vague d’émeutes qui a fait suite à la mort de Nahel.

«Chers amis, chers clients, j’ai pris la décision de fermer mon établissement à partir de ce samedi». Les clients du bar LGBT Happy Café à Brest vont trouver porte close jusqu’à jeudi. Vendredi soir à 22h30, le gérant a décidé, en catastrophe, de fermer ses portes après un signalement de messages haineux des émeutiers sur les réseaux sociaux.

«Nous sommes pris pour cible», a déploré le gérant sur la page Facebook du bar, appuyant ses dires par des captures d’écrans de chaînes Telegram des casseurs. Les messages sont sans équivoque : «Les gars priorité à l’Happy Café on brule les PD qu’ils crèvent en enfer le Coran», lance un dénommé Mamadou Sakho, puis dans une autre conversation : «Exploser l’happy café faut respecter notre religion Allah Akbar». «Happy café zéro pitié», renchérit un autre.

Contacté par Le Figaro, Erwan, qui a créé voilà 19 ans ce bar très prisé de la communauté homosexuelle à Brest, raconte avoir reçu une cinquantaine d’appels et de SMS l’avertissant du danger vendredi soir. «Comme je ne suis pas moi-même infiltré dans leurs réseaux, je n’ai pas tout su, mais attaquer mon bar était clairement leur but de la soirée». C’est la première fois que le gérant fait face à ce genre de menaces. «Vus les termes employés sur les réseaux, c’est un appel au meurtre et attentat», alors même que «la communauté gayn’a rien à voir avec la mort de Nahel».

Le bar «LGBT friendly», qui avait prévu toute un programme de karaoké et concert ce week-end, devrait rouvrir le 6 juillet. «J’ai mûrement réfléchi et je préfère mettre mon équipe mes clients et mon établissement en sécurité jusqu’à ce que l’apaisement revienne à la normale», continue le gérant, annonçant son intention de déposer plainte dans les prochains jours. Regrettant par avance ceux qui le traiteront de «flipette», le gérant se défend : «Une chose est sûre, c’est que mes couleurs LGBT, je les défendsdepuis 19 ans et c’est loin d’être fini».

La ville de Brest n’échappe pas à la vague d’émeutes qui secoue la France depuis la mort de Nahel, mardi, par un tir de policier. Dans le quartier Bellevue, la mairie annexe et deux agences bancaires ont été dégradées. Dans le quartier Kerourien, un centre social a été entièrement détruit, et une salle de sport tout juste ouverte brûlée. Dans la nuit de samedi à dimanche, un incendie à la concession Renault a été signalé.

 

SOURCE : lefigaro.fr