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 d’ADHEOS

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le secrétaire général du Hezbollah libanais s’en est pris violemment à la communauté LGBTQ+. Lors d’un discours samedi 29 juillet, Hassan Nasrallah a appelé les autorités libanaises à sévir contre les relations homosexuelles, qu’il a qualifiées d’« un danger réel », alors que communauté est déjà dans le collimateur des autorités libanaises. Quelques jours plus tôt, il avait appelé à en « tuer » ses membres.

Lors d’une allocution télévisée samedi à l’occasion de la Achoura, la plus importante célébration religieuse chiite, Hassan Nasrallah a accusé « certaines institutions éducatives et des ONG » d’avoir propagé ce qu’il a appelé la « culture déviante », en allusion à l’homosexualité, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.

Le chef du Hezbollah a appelé le ministère de l’Éducation à « interdire » cette culture et à « protéger les enfants de la génération future ». « Nous n’inventons pas une bataille, nous n’inventons pas non plus un danger, c’est un danger réel », a-t-il déclaré

Dans un autre discours prononcé il y a quelques jours, le leader chiite était allé plus loin, estimant qu’en matière de relations sexuelles, il n’y avait pas de différence entre « célibataire et marié » pour un homosexuel, et que, selon la loi islamique, « même célibataire, il devait être tué » : « Il faut les combattre partout, et sans limites », avait-t-il martelé devant des milliers de personnes qui célébraient le martyre en l’an 680 de l’imam Hussein – petit-fils du prophète Mohammad, vénéré par les chiites.

Ces attaques sans précédent interviennent dans un contexte de durcissement des mesures contre la communauté LGBTQ+ prises par les autorités ces deux dernières années. La police mène souvent des descentes dans des lieux fréquentés par des membres de cette communauté et certains de ses rassemblements sont interdits ou annulés en raison de menaces.

Ce climat d’intolérance n’est pas l’apanage des communautés musulmanes : un groupe chrétien se faisant appeler les « soldats de Dieu » empêche toute manifestation pro-LGBTQ+ dans le quartier d’Achrafiyé, à majorité chrétienne à Beyrouth.

En juin 2022, le ministre de l’Intérieur avait demandé à la police d’interdire les événements « favorisant la perversion sexuelle », en allusion à ceux de la communauté, déjà fragilisée par l’énorme explosion du port de Beyrouth en 2020 qui a détruit plusieurs de ses lieux de rassemblement.

Des manifestants anti-queer avaient ensuite réclamé à l’État une plus grande répression et des conférences ont été organisées sur les « risques » de l’homosexualité, ainsi que sur des thérapies de conversion.

Le Liban, l’un des pays les plus libéraux du Moyen-Orient, est considéré plus tolérant que d’autres États arabes par rapport aux personnes LGBTQ+. Mais les institutions religieuses continuent d’exercer une influence majeure sur les affaires sociales et culturelles. En 2018, un tribunal avait décrété que les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe ne constituent pas un crime lorsqu’elles se pratiquent en privé, mais l’homosexualité reste officiellement sanctionnée par la loi.