Chaque semaine en France, un gay est victime d’un guet-apens homophobe, piégé sur internet ou une appli de rencontre. Voici quelques précautions à prendre pour vous en prémunir, ainsi que les démarches à accomplir après une agression.
Les pièges ciblant des hommes gays sont un fléau en France. Selon les données récoltées par têtu·, un guet-apens homophobe a ainsi lieu chaque semaine dans le pays. Mode opératoire typique : sur internet (notoirement sur le chat Coco) ou sur une appli gay, les agresseurs font croire à leur victime qu’ils sont à la recherche d’une rencontre, et leur donnent rendez-vous, le plus souvent dans un lieu isolé, ou même chez la victime. C’est là qu’a lieu l’agression, parfois gratuite mais souvent à motif crapuleux, et qui peut donner lieu à un déchaînement de violence, meurtrière dans certains cas.
Quelques principes de base peuvent vous permettre d’éviter de tomber dans un guet-apens à l’occasion d’une rencontre d’un soir. Ils ne sont évidemment pas infaillibles, mais les avoir à l’esprit peut s’avérer utile en cas de doute concernant votre interlocuteur, ou de mauvais pressentiment.
Prudence et prévention
Tout d’abord, obtenez le numéro de téléphone de vos plans cul. Sauf à être particulièrement rassuré, ne vous fiez pas à quelqu’un qui refuse de vous le donner, quelle qu’en soit la raison (discrétion, paranoïa, etc.) Vous pourrez également vérifier si sa photo de profil, sur WhatsApp par exemple, correspond bien à celles qu’il vous a envoyées.
Rencontrer votre futur amant dans un lieu public avant d’éventuellement vous isoler paraît là encore plus prudent. Et si vous n’êtes pas à l’aise, ne le suivez pas, rien ne vous y oblige, vous avez le droit de changer d’avis à tout moment.
Prévenir un ami que vous vous rendez à tel endroit, et lui préciser à quelle heure vous devriez rentrer chez vous est un bon réflexe, hélas peu suivi. Aujourd’hui, il est aussi possible de partager à vos proches votre géolocalisation.
Concernant les lieux de drague en extérieur – parkings, sous-bois, dunes, aires de repos –, évitez de trop vous éloigner des points de rencontres, et n’hésitez pas à emporter avec vous un sifflet ou une alarme en porte-clés, qui peuvent vous être d’une grande utilité en cas de pépin. Si le lieu est peu fréquenté, vous munir d’une bombe anti-agression pourrait vous rassurer, à défaut de vous servir.
Que faire après une agression ?
En cas d’agression, la première chose à faire est d’appeler le 112, où votre interlocuteur évaluera la situation et vous orientera en conséquence vers le service compétent. Ce numéro est valable dans toute l’Europe.
Si vous n’êtes que légèrement blessé, consultez malgré tout un médecin, car certaines blessures, qui ne sont pas nécessairement perceptibles sur le moment, nécessitent tout de même une prise en charge rapide – par exemple un traumatisme crânien.
On ne saurait également trop vous conseiller de faire appel à un psychologue afin de mettre des mots sur ce qui vous est arrivé. À défaut, tournez-vous vers une association compétente : SOS homophobie, dont la ligne est ouverte tous les jours au 01 48 06 42 41, dispose d’écoutants formés, et les appels sont anonymes. L’association est également joignable via le chat de son site internet.
Déposer plainte est une démarche importante. Si vous appréhendez de vous rendre immédiatement dans un commissariat – n’hésitez d’ailleurs pas à demander à quelqu’un de vous accompagner –, vous pouvez remplir une pré-plainte en ligne ou vous adresser directement au procureur de la République. Dans de nombreux cas, l’agresseur est appréhendé et ne peut donc faire d’autres victimes. Des officiers de liaison LGBTQI+ sont déployés dans plusieurs métropoles (Bordeaux, Paris, Marseille…) pour accompagner spécifiquement les personnes LGBTQI+ dans leur dépôt de plainte, dans laquelle le caractère homophobe doit être consigné. Flag!, l’association des agents des ministères de l’Intérieur et de la Justice, a développé une application de signalement anonyme des actes LGBTphobes afin d’aiguiller les victimes.
- SOURCE TETU