Depuis qu’il avait découvert l’homosexualité de Francisca, en 2008, le père de cette dernière abusait régulièrement d’elle. Il vient d’écoper d’une peine de quatre ans de prison, dont deux fermes.
Pour Francisca, 21 ans, c’est la fin du calvaire. Originaire de Virton en Belgique, dans la province du Luxembourg, la jeune fille a connu l’enfer parce qu’elle avait décidé d’assumer son homosexualité. Et son propre père a été son bourreau.
«Pour son bien»
En novembre 2008, Robert, 67 ans aujourd’hui, découvre en consultant l’historique des conversations MSN de sa fille qu’elle est lesbienne et entretient une relation avec une autre jeune fille. Le soir même, il la bat et la viole pour la première fois.
«Il m’a touché les seins par-dessous mes vêtements et mon soutien-gorge, et est descendu jusqu’à mon sexe, en me pénétrant avec ses doigts», a raconté la jeune fille terrifiée à l’audience. Son père ne manque pas de lui préciser qu’il fait cela «pour son bien, parce que ce n’est pas normal d’être homosexuel». Les attentats à la pudeur et le viol se répèteront à plusieurs reprises pendant deux ans. Francisca tente de refouler ce traumatisme en se noyant dans le travail, mais les pénibles souvenirs remontent toujours à la surface. Elle finira par dénoncer les faits.
Deux ans de prison ferme
Mercredi matin, Robert a été condamné par le tribunal correctionnel d’Arlon à une peine de quatre ans de prison, dont – seulement – deux fermes, pour attentats à la pudeur et coups et blessures volontaires avec préméditation à l’encontre de sa fille, majeure au moment des faits, entre novembre 2008 et le 24 janvier 2010. L’homophobie n’est pas citée comme circonstance aggravante par le juge.
Au civil, le père de Francisca a également été condamné à payer la somme provisionnelle de 5.000 euros à titre de dommage moral, ainsi qu’une somme d’un euro provisionnel pour réparer l’incapacité temporaire subie par sa fille, qui s’était constituée partie civile. Un expert a été mandaté par la cour pour estimer la hauteur des traumatismes subis par la jeune fille, qui devra maintenant se reconstruire.
- Source TETU