Deux tags reprenant des symboles d’extrême droite sont apparus dans la nuit du mardi 9 juillet au mercredi 10 juillet, place René Goblet, à Amiens, sur un passage piéton arc-en-ciel aux couleurs du drapeau LGBTQIA+. La maire de la ville dénonce des actes “lamentables”.
Deux tags qui reprennent des symboles d’extrême droite sont apparus dans la nuit du mardi 9 juillet au mercredi 10 juillet, à Amiens, place René Goblet, sur le passage piéton arc-en-ciel peint à l’occasion de la Marche des Fiertés. La maire de la ville Brigitte Fouré dénonce des actes “lamentables” mais refuse de tirer des conclusions plus générales sur le climat politique ambiant.
Condamnations politiques unanimes
Interrogée par France Bleu Picardie ce 10 juillet, la maire d’Amiens Brigitte Fouré juge ces tags “lamentables” et appelle chacun et chacune “à se respecter, quelque soit leur situation, leur âge; leur origine ou leur orientation sexuelle. Je vois bien que la société est plus violente, beaucoup moins tranquille qu’elle ne l’était par le passé. Il faut que chacun y mette du sien” ajoute la maire d’Amiens.
Ces tags apparaissent dans la foulée d’élections législatives où des propos racistes se sont exprimés, et où l’extrême droite a fait des scores records à Amiens notamment. Mais la maire refuse de généraliser : “évidemment il faut stigmatiser les comportements extrémistes sans aucune ambiguïté, mais il ne faut pas trop en parler, parce que ça va donner des idées à quelques “petites têtes”. Mon rôle de maire, c’est de faire en sorte que les extrêmes n’aient pas de place dans notre ville.” Brigitte Fouré compte sur les caméras de surveillance pour retrouver les auteurs. Une plainte va être déposée par la mairie.
Sur X (ex-Twitter), la députée La France Insoumise Zahia Hamdane, élue ce dimanche dans la deuxième circonscription de la Somme sous les couleurs du Nouveau Front Populaire, a été la première à réagir. Elle appelle à ce que “les auteurs soient punis“. “L’extrême droite n’est pas au pouvoir mais ses idées le sont dans la tête de certains“, poursuit la députée.
Le conseiller départemental Frédéric Fauvet, potentiel candidat à la mairie d’Amiens en 2026, exprime lui aussi son soutien à la communauté LGBTQIA+ sur les réseaux sociaux et assure vouloir “combattre sans relâche toutes les discriminations“. Damien Toumi, candidat RN battu aux élections législatives dans la 2e circonscription, réagit également et en appelle à la “vidéo-protection [pour] mettre la main sur les auteurs“.
“Prendre conscience du danger” pour l’association Flash Our True Colors
L’association amiénoise de défense des droits des personnes LGBTQIA+ Flash Our True Colors évoque ” une nouvelle preuve de la nécessite des luttes portées par notre association contre les discours de haine anti-LGBT.” Elle compte se porter partie civile dans le cadre de la plainte déposée par la mairie amiénoise.
L’association réagit également au propos de la maire Brigitte Fouré, qui souhaite éviter une sur-médiatisation (voir plus haut). Timothée Kunde, membre de Flash Our True Colors depuis 2018, juge cette réaction “maladroite. Il faut en parler dans des termes corrects : ces actes sont contre la loi, contre les principes de la République, contre la démocratie et le respect d’autrui. Les propos haineux existent, quelque soit la plateforme qu’on leur donne, et ce qui peut être fait, c’est de rappeler qu’ils vont à l’encontre de la dignité humaine.”
Flash Our True Colors appelle la mairie à s’engager davantage : “les besoins sont croissants, par contre on reste bloqué au niveau des subventions. Sur un budget de 90 000 euros, on reçoit seulement 3 600 et on est l’une des rares associations subventionnées par la ville d’Amiens sur ce sujet. Le reste, c’est du bénévolat. Depuis 2018, j’ai vu deux personnes se suicider notamment pour des questions LGBT-phobes. Je commence à être fatigué qu’on ne comprenne pas que c’est un enjeu politique et une question de santé publique”
L’association appelle donc à un rassemblement de protestation et de soutien aux personnes LGBTQIA+ ce samedi 13 juillet à 16h, place René Goblet.
Source : francebleu.fr