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 d’ADHEOS

Le milieu rural est souvent décrit comme difficile à vivre par les personnes LGBT+. À Saint-Laurent, en Lot-et-Garonne, c’est bien le contraire. Le village vient d’organiser sa première fête des Fiertés, multipliant par trois son nombre d’habitants le temps d’une journée.

Il est possible de vivre heureux à la campagne en étant une personne LGBT+. La preuve à Saint-Laurent, dans le Lot-et-Garonne. La petite commune vient d’organiser sa première fête “La Fierté est dans le pré” et casse les préjugés. Oui, tout le monde a sa place en milieu rural et, non, la campagne n’est pas si intolérante que ça. “Ok, les couleurs sont là, mais le message est clair : tout le monde est le bienvenu”, assure Philippe Capelle Duchiron, co-organisateur de l’évènement.

“Des codes qui changent”

Dans le bourg en fête où est garé un tracteur, ce samedi 14 septembre, la couleur est annoncée d’emblée. Des drapeaux arc-en-ciel habillent le bitume et les façades de Saint-Laurent. Quelques pancartes revendicatives et humoristiques apparaissent au milieu de la foule. Et une arche de ballons invite les visiteurs à visiter les stands d’associations installés pour l’occasion.

“On fait la fête avec des codes qui changent. Une drag-queen, des transformistes”, sourit Philippe Capelle Duchiron. Des petits détails que l’on retrouve dans toutes les Pride ou marches des Fiertés urbaines, mais beaucoup plus rarement à la campagne“Le milieu rural n’est pas l’endroit le plus facile pour vivre sa différence au grand jour. On n’est pas très nombreux et le regard des autres peut être problématique pour les personnes LGBT”, confirme Frédéric Poussin, membre de l’association Fiertés 47.

Nombreux sont les membres de la communauté LGBT+ qui préfèrent partir pour s’installer dans les grandes villes. Celles-ci sont perçues comme plus inclusives, notamment en raison des endroits dédiés aux échanges et rencontres qui existent. “Les jeunes qui découvrent leur homosexualité ou une identité de genre différente quittent le Lot-et-Garonne”, continue Frédéric Poussin. Ces sujets restent tabous en milieu rural et “enfermés dans les familles”, estime Romain Amiot, secrétaire de Fiertés 47.

“Dans mon magasin, j’ai affiché la couleur d’entrée. Je n’ai jamais rencontré une once de haine ou d’opposition. C’est vrai que dans d’autres endroits, il peut y avoir des problèmes, mais, à Saint-Laurent, on est acceptés.”

Philippe Capelle Duchiron Co-organisateur et gérant du bistrot du village
L’évènement, qui accueille une chorale militante ou encore des artistes drags, contribue justement à ouvrir les esprits. “Ça nous semblait improbable quand le comité des fêtes nous a contactés pour organiser. On s’est dit “Tiens, le petit village veut faire une fête LGBT”, s’enthousiasme Frédéric Poussin. “On s’est lancés dans l’aventure et nous voilà à La Fierté est dans le pré !”