Des parlementaires, des prêtres et des universitaires font partie d’une liste d’homosexuels qui vont être inculpés pour «relations contre-nature», après que leurs noms ont été découverts par la police
La police du Malawi a indiqué hier qu’elle comptait arrêter plusieurs personnalités homosexuelles, dont des députés de ce petit pays conservateur d’Afrique australe, et les inculper pour «relation charnelle contre nature».
La police a découvert des documents «pornographiques» de nature homosexuelle dans le bureau d’une association de défense des droits de l’Homme où elle avait été appelée après un cambriolage, a expliqué à l’AFP Davie Chingwalu, un porte-parole de la police.
«Relations charnelles contre nature»
«Ce bureau est soutenu par plusieurs personnalités. Nous avons immédiatement lancé l’enquête pour retrouver ces homosexuels», a-t-il ajouté. «Nos suspects incluent des parlementaires, des prêtres et des universitaires».
Si les preuves sont suffisantes, ils seront inculpés pour «relations charnelles contre nature» et «pratiques indécentes entre hommes», a précisé le porte-parole. Le code pénal du Malawi interdit l’homosexualité et réprime la sodomie, passible de 14 ans de prison.
Un couple attend déjà son verdit
Le pays dispose d’un groupe activiste gay, le Centre pour le développement du Peuple (Cedep), qui opère dans la clandestinité et finance actuellement la défense d’un couple homosexuel, détenu depuis deux mois pour avoir organisé la première cérémonie symbolique de «mariage» gay du pays. Inculpés d’«attentat à la pudeur», Tiwonge Chimbalanga et Steven Monjeza ont comparu en justice et attendent en prison le verdict, prévu le 22 mars.
La répression de l’homosexualité au Malawi complique la lutte des associations de lutte contre le Sida, alors que le taux de prévalence est de 14% dans le pays.