Béatrice Bourges, qui appelle à un «printemps français», a été exclue de la liste des porte-parole du mouvement…
«La manif pour tous» se fissure. Deux jours après la manifestation houleuse des anti-«mariage pour tous» près de la place de l’Etoile, des tensions apparaissent autour de la ligne à suivre dans l’opposition au projet de loi.
Béatrice Bourges, présidente du «collectif pour l’enfant», a ainsi critiqué la position de Frigide Barjot, qui a condamné les débordements survenus dimanche. «En se désolidarisant de ces familles qui ont reçu des gaz lacrymogènes, en les traitant de skinheads, elle a lâché ses troupes», a-t-elle indiqué au Parisien, jugeant cette attitude «impardonnable». Frigide Barjot, estime-t-elle, «oublie que sans toutes ces associations, elle n’est plus personne».
Divergence de philosophie
«Béatrice Bourges n’est plus membre de notre collectif», a répondu au Parisien Frigide Barjot. De fait, si le «collectif pour l’enfant» figure toujours dans la liste des associations coordinatrices de «la manif pour tous», le nom de Béatrices Bourges n’apparaît plus dans la liste des porte-parole.
Au cœur de la brouille figure une divergence de fond quant à la philosophie du mouvement. Quand Frigide Barjot prône le rapport de force et demande à être reçue à l’Elysée, Béatrice Bourges défend une ligne «musclée» et préconise des actions fortes. Une dissension que l’on retrouve dans le vocabulaire employé. «J’appelle les manifestants à résister et à participer au "printemps français"», lançait dimanche Béatrice Bourges, en faisant référence aux révolutions arabes. La femme a d’ailleurs enregistré le nom de domaine «printempsfrançais.com», comme l’a souligné Le Monde.
L’Elysée veut «aller jusqu’au bout»
L’éviction de Béatrice Bourges de la «manif pour tous» a eu lieu peu avant le rassemblement du 24 mars, quand le mouvement du «printemps français» a appelé les manifestants à «occuper» les Champs-Elysées avec des tentes. Une action dont le collectif de Frigide Barjot s’est désolidarisé.
Les organisateurs de la «Manif pour tous» ont demandé à être reçus par François Hollande avant jeudi, jour de son interview télévisée. Une requête qui a peu de chance d’aboutir, d’autant que l’Elysée a fait savoir lundi que le chef de l’Etat voulait «aller jusqu’au bout» et respecter le calendrier prévu pour le vote de la loi.
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