Suite à l’agression, la Hogeschool Universiteit Brussel a interdit aux étudiants de se déguiser en femme. Une décision dénoncée par le Secrétaire d’Etat à l’Egalité des Chance et les associations féministes.
Le travestissement peut-il justifier un viol? C’est apparemment ce que pense la direction d’une haute école bruxelloise, qui a interdit à ses étudiants de se travestir suite à une agression commise en octobre dernier. Cette nuit-là, un étudiant de la Hogeschool Universiteit Brussel traversait la place des Martyrs, en plein centre de Bruxelles. Le jeune homme rentrait d’une soirée de bizutage, grande tradition du début d’année dans les universités belges. Lors de cette soirée, les filles devaient se déguiser en garçon et inversément. L’étudiant était donc travesti. Pris à partie par deux adolescents de 15 et 17 ans, il a été agressé, puis violé. Les deux jeunes garçons, qui étaient déjà connus de la justice ont depuis lors été arrêtés et placés dans un centre fermé.
L’affaire aurait pu en rester là, car la victime ne souhaitait pas que son histoire s’ébruite, mais son école a réagi en interdisant aux étudiants de se déguiser en femmes lors des fêtes ou des baptêmes (bizutages) d’étudiants. L’information a commencé à circuler sur les réseaux sociaux avant d’être reprise dans la presse flamande, entraînant de multiples réactions.
Mauvais signal
Secrétaire d’Etat à l’Egalité des Chances au sein du gouvernement régional bruxellois, Bruno De Lille, a déploré ce mauvais signal lancé par la direction de la HUB, qui rend implicitement l’étudiant responsable de son viol. Demande-t-on aux femmes de ne plus porter de jupes après qu’elles ont été violées? Le Centre pour l’Egalité des Chances regrette également cette décision, et compte prendre contact avec le Parquet pour évaluer si la circonstance aggravante d’homophobie pourrait être retenue contre les agresseurs.
L’université affirme aujourd’hui que sa demande était un conseil, et pas une interdiction. Mais le mal est fait. Les nombreux travestis et transformistes qui animent ou fréquentent les nuits bruxelloises, en craignant régulièrement d’être agressés, auront apprécié…
- Source TETU