Se faire agresser pour ce que l’on possède – un portefeuille, un collier en or, un téléphone – engendre un traumatisme profond. Lequel prend une ampleur encore supérieure lorsque c’est ce que l’on est, ce que l’on représente, qui est clairement visé.
Dimanche dernier, au petit matin, Paul, 26 ans, et un ami Tony, 25 ans, ont été "fauchés" au sortir d’une soirée passée dans le club gay de la rue Sénac à Marseille (1er). À peine avaient-ils fait quelques centaines de mètres qu’une bande de cinq assaillants surgissait dans le dos de Paul, dans la rue du théâtre français.
"Ils l’ont balayé et roué de coups au sol", assurait hier un enquêteur du commissariat de Noailles, en charge de retrouver le commando visiblement homophobe qui a également tabassé l’ami de Paul, qui a tenté de s’interposer. "Ils ne leur ont rien volé mais ont balancé d’emblée des insultes du genre "sales PD". Depuis, mon fils en fait des cauchemars et craque parfois dans de grosses crises de larmes", pestait hier le papa de Paul.
Lequel est toujours hospitalisé et sera opéré aujourd’hui d’une fracture au poignet, en plus d’un hématome au cerveau et d’une grave entorse à une cheville. Son ami souffre, lui, d’une fracture du nez. Les policiers ont déjà entendu plusieurs témoins afin de retrouver la piste des auteurs de cette sordide agression.
- SOURCE LA PROVENCE