L’après-midi de la troisième journée de débat à l’Assemblée sur le mariage pour tous. Où l’on fait l’inventaire des amendements visant le pur et simple abandon du mariage pour tous.
La session de l’après-midi débute, et le président Claude Bartolone a bien l’intention d’avancer à la vitesse maximale (possible): les amendements de députés absents à ce moments-là sont écartés sans hésitation, et les micros sont coupés à la seconde où le temps de parole est dépassé.
Car la tâche à accomplir est immense: les discussions sur l’article premier de la loi ont à peine commencé, et la matinée s’était achevé en n’éclusant qu’une dizaine d’amendements… sur les 129 qui réclament la suppression pure et simple de cet article (lire le compte-rendu de la matinée).
Bizutage dans l’hémicycle
Ce qui n’empêche pas l’UMP d’attaquer sur tous les fronts: à nouveau sur la pente glissante qui mènerait du mariage pour tous à la légalisation de la GPA ou sur les anciennes déclarations d’Elizabeth Guigou pour qui le mariage était un «modèle de l’altérité sexuelle» au moment de la création du pacs. «J’ai changé d’avis!» martèle l’ancienne ministre de la Justice pour justifier qu’elle défende aujourd’hui le mariage pour tous. Et de contre-attaquer en rappelant que François Fillon avait voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1982…
Après avoir écouté une vingtaine de députés justifier sous toutes diverses formes leur demande de suppression du texte, Erwann Binet a résumé le débat de l’après-midi: «Beaucoup d’amendements, peu d’arguments». Sommé de répondre sur la PMA et la GPA, il s’y refuse. «Ce n’est pas dans le texte», défend-il. «Qu’est-ce qu’il est mauvais!» crie fortement un député UMP, apparemment Marc Le Fur – suscitant un recadrage de Bartolone et la réaction de Binet qui n’entend pas se laisser bizuter: «Cessez d’essayer d’intimider les nouveaux…» Parfois l’Assemblée ressemble à une grande cour de récré!
En conclusion, Christiane Taubira s’impatiente, alors que la droite ne cesse de relancer sur la GPA: «Le gouvernement répète, et vous continuez à dire qu’il ne répond pas!» Sur les craintes affichées de l’UMP: «Vous en êtes à nous accuser de supprimer l’altérité sexuelle dans la société, mais il faurait une bombe nucléaire qui nous supprime tous. On ne supprime rien, on ajoute!»
- Source TETU