Depuis son renvoi de l’armée en 1958, ce New-yorkais s’est battu pour les droits des homos, devenant une figure emblématique du mouvement LGBT américain
L’américain Frank Kameny, militant de la cause homosexuelle de la première heure dans les années 1960 aux Etats-Unis et figure incontournable de la lutte pour les droits des homosexuels, est mort mardi à l’âge de 86 ans à Washington. «Il va nous manquer, sa mort est une perte terrible», a indiqué dans un communiqué son organisation, le Groupe national gay et lesbien (NGLT), qu’il avait fondé.
Longue vie de militantisme
Natif de New York, Frank Kameny, qui travaillait pour le service des cartes de l’armée américaine, avait été renvoyé et interdit de tout emploi de fonctionnaire en 1958 après avoir été arrêté par la police au motif qu’il était homosexuel. Ce docteur en astronomie s’était alors embarqué dans une longue vie de militantisme de la cause homo, luttant contre les discriminations dans la fonction publique, les lois anti-homosexuels ou la classification en psychiatrie, abrogée en 1973, de l’homosexualité comme maladie mentale.
Il était assis récemment au premier rang des personnes invitées lorsque le président Barack Obama a signé l’abrogation de la loi «Don’t ask, don’t tell».
«Gay is Good»
Inventeur du slogan «Gay is good», certaines des pancartes qu’il brandissait devant la Maison Blanche en 1965 font partie des collections du Musée national d’histoire américaine. Une rue porte même son nom à Washington.
Ses archives personnelles, fortes de plus de 70.000 lettres, documents et objets, sont déposées depuis 2006 à la Librairie du Congrès, formant «sans doute la collection la plus complète sur le mouvement pour les droits des homosexuels en Amérique», selon cette institution.