Alors que débute “ La semaine des visibilités ”, les agressions homophobes persistent. Notamment chez les adolescents où les séquelles sont graves.
La lutte contre l’homophobie n’est pas encore gagnée. Les mots de Christophe Malvault, vice-président de l’association poitevine « En tous genres », sont durs mais réalistes. « Certaines personnes pensent malheureusement que les homosexuels sont faits pour êtres des victimes », ajoute-t-il.
Un jeune gay a sept fois plus de risques de se suicider
Dans la Vienne, un département rural, il n’est pas évident pour un jeune de vivre son homosexualité, notamment quand la puberté débute. Une étude récente démontre qu’un adolescent homosexuel a sept fois plus de risques de se suicider qu’un hétérosexuel.
« Depuis les événements du mariage pour tous, nous avons remarqué plus d’agressions verbales et physiques envers les jeunes homosexuels », explique Jocelyne Tranchant, présidente de Contact à Poitiers.
Au collège, les discriminations sont plus nombreuses
Et paradoxalement, les dénonciations de ce type d’agressions sont plus nombreuses. « Ce n’est plus tabou, notamment dans les lycées où les jeunes sont plus enclins à défendre leurs camarades », raconte Christophe Malvault.
Là où les associations rencontrent le plus de difficultés, ce sont dans les collèges. Plus les victimes sont jeunes et plus elles sont fragiles. « Les enseignants n’en parlent pas car ils ont peur que les parents leur tombent dessus », souligne le vice-président de « En tous genres ».
A l’âge de 12-13 ans, l’identité se forge et le plus dur des rejets reste celui des parents. Des psychologues sont pourtant présents dans les établissements scolaires mais les jeunes poussent rarement la porte de leur bureau. « Au collège, les élèves sont beaucoup plus sévères face à un comportement différent. Ils vont s’attaquer à un garçon qui s’habille de manière plus efféminée sans qu’il soit gay pour autant », précise Christophe Malvault.
Les filles harcelées les garçons agressés
Un autre phénomène est la différence des agressions selon s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon : « Quand c’est un garçon, les agresseurs vont en venir aux mains peut-être plus facilement. Les filles, quant à elles, sont harcelées en permanence. »
Malheureusement, dans la plupart des cas, les jeunes victimes changent d’établissement pour retomber dans l’anonymat et restent marquées à vie.
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- Source NR