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 d’ADHEOS

Interrogé hier sur France 2, le Premier ministre a exprimé sa «conviction personnelle» sur la question des couples homos: des propos «très limite» selon certaines réactions.
 
Nicolas Sarkozy n’étant pas encore entré en campagne, c’est François Fillon qui s’est attelé à répondre aux questions de Des paroles et des actes, sur France 2. L’émission politique a rassemblé 3,6 millions de spectateurs hier soir. Au milieu d’une longue série de questions et de débats avec Martine Aubry sur les questions économiques, le Premier ministre a été interrogé une fois sur la question des droits des homosexuels.
 
«Il y a le mariage et il y a les couples homosexuels»
«Etes-vous pour ou contre le mariage homosexuel?» l’a interrogé Fabien Namias, chef du service politique de France 2. «Contre», a aussitôt répondu François Fillon. «Je considère qu’on peut encore faire des efforts pour répondre à la demande légitime des couples homosexuels qui veulent avoir toute leur place dans la société, poursuit-il, et je considère qu’on a encore des efforts à faire dans ce sens. Mais l’institution du mariage a un objectif, qui est celui de la sécurisation des enfants. C’est un objectif qui ne me paraît pas compatible avec les couples homosexuels, je l’ai toujours défendu. En revanche, je suis favorable à ce que l’on aille beaucoup plus loin que ce qui a été fait aujourd’hui dans ce qui est le pacs et qui pourrait être considérablement amélioré, avec notamment une cérémonie en mairie. C’était un sujet dont on avait déjà débattu au début du quinquennat. C’est un sujet qui sera certainement au cœur de la campagne présidentielle.»
 
La confirmation que l’union civile, à défaut du mariage, sera bien au programme de Nicolas Sarkozy? «Je ne connais pas le projet de Nicolas Sarkozy, qui d’abord n’est pas candidat à l’élection présidentielle, précise le Premier ministre. On verra ça lorsqu’il sera candidat. Je vous livre ma conviction personnelle: il y a le mariage et il y a les couples homosexuels. On peut mettre en place un contrat qui a une visibilité sociale beaucoup plus grande, mais le mariage, je considère qu’il n’est pas adapté à cette situation.»
 
«Un sous-entendu très limite»
Des propos qui ont fait bondir une partie des téléspectateurs sur Twitter. Parmi eux, l’élu de gauche, ouvertement gay, Jean-Luc Romero: «Que veut dire (François Fillon)? Croit-il que tous les homos sont des pédophiles? Et les journalistes “Des paroles et des actes” n’ont même pas essayé d’en savoir plus sur ce sous-entendu très limite!» «Pas étonnant avec les propos limites de Fillon sur la “sécurisation des enfants”, que la droite soit à 20% des intentions de vote des gays», twitte encore le conseiller d’Ile-de-France en référence à une récente étude pour le Cevipof.
 
Le président d’Homosexualités et socialisme en tire pour sa part cette conclusion sur la prochaine campagne présidentielle: «François Fillon a confirmé que la droite refusera d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe, et donc d’accorder aux homosexuels et à leurs familles les droits qu’elle garantit aux hétérosexuels et à leurs familles.» «Nicolas Sarkozy s’était engagé en 2006 à ouvrir une “union civile” aux couples de même sexe, confirmant ainsi son refus d’ouvrir le mariage et de reconnaître les familles homoparentales», rappelle Gilles Bon-Maury, avant de conclure: «Après cinq ans d’inaction, aucun crédit ne peut être accordé au recyclage de cette promesse non tenue.»