Quatre chrétiens pratiquants britanniques – dont deux opposants aux droits LGBT – se sont plaint mardi devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) d’avoir subi des discriminations professionnelles pour avoir affiché leur foi.
Deux d’entre eux, une officier d’état-civil de 52 ans et un conseiller conjugal de 51 ans, ont été sanctionnés pour avoir refusé d’avaliser, dans le cadre de leurs fonctions, l’existence d’unions entre homosexuels, au nom de leurs convictions religieuses.
L’un avait refusé d’enregistrer des partenariats civils entre couples de même sexe, l’autre fut licencié pour avoir annoncé qu’il ne conseillerait pas les couples homosexuels.
Les deux autres, une employée de British Airways de 61 ans et une infirmière de 57 ans, affirment avoir subi les foudres de leurs hiérarchies respectives parce qu’elles ont arboré un crucifix en pendentif par-dessus leur tenue de travail, contrevenant ainsi aux règles internes de leur entreprise.
Lors d’une audience devant la Cour mardi à Strasbourg, les quatre requérants ont affirmé, par le biais de leurs avocats, que leur liberté de religion avait été enfreinte et qu’ils avaient subi une discrimination, contrevenant ainsi à la Convention européenne des droits de l’homme. La Cour doit rendre sa décision dans plusieurs mois.
Les quatre requérants avaient saisi en vain la justice britannique.
Dans le premier cas, les tribunaux ont estimé que le port visible d’une croix relevait d’un choix personnel et pas d’une obligation imposée par la religion chrétienne. Dans le deuxième, ils ont souligné qu’un hôpital était fondé à interdire le port d’un pendentif pour des raisons de sécurité.
Concernant les deux salariés refusant l’homosexualité, les tribunaux ont estimé que leurs employeurs étaient fondés à les sanctionner dès lors qu’ils avaient affiché des opinions contraires aux "principes fondamentaux déclarés" des organismes pour lesquels ils travaillaient.
Au cours d’une audience devant la CEDH mardi à Strasbourg, au nom du gouvernement britannique, James Eadie a observé que, certes, "dans une société démocratique, chacun a le droit d’exprimer ses croyances, y compris en affichant des symboles religieux". Cependant, "il ne s’agit pas de droits absolus et sans limites", a-t-il plaidé.
Surtout, il a fait valoir que le droit à l’expression de sa foi valait dans la sphère privée, mais pas forcément dans la sphère professionnelle. Prenant exemple sur les requérants qui avaient refusé d’avaliser les unions homosexuelles dans le cadre de leurs fonctions, il a affirmé que "les employeurs ne peuvent être forcés de s’adapter aux croyances religieuses des salariés qui ne souhaitent pas fournir des services au public ou à une catégorie de public".
- Source E-LLICO