Deux ex-brancardiers de l’hôpital de Douai ont été condamnés à une peine de prison avec sursis. Ils l’ont été pour avoir, pendant plus de six mois, harcelés moralement leur jeune collègue homosexuel.
« Pour moi, c’était de la rigolade » Cet argument, porté par J.C, n’aura pas réussi à convaincre les magistrats du tribunal correctionnel mardi. Les faits remontent au 1er juin 2015. Un jeune homme embauché en contrat d’avenir se fait régulièrement importuner par deux de ses collègues, J.C et A.O. La raison ? Son orientation sexuelle.
Les agissements vont durer jusqu’au 31 janvier 2016. Une période durant laquelle la jeune victime subira des insultes et des menaces à caractère homophobes. « Mon client réduisait ses temps de pause déjeuner pour éviter d’être ennuyé, argue l’avocat du plaignant. Au début, il n’a rien dit. Il s’accrochait avec l’espoir de décrocher un CDI en fin de contrat. Mais, soutenu par ses collègues, il a accepté d’écrire à ses supérieures et de dénoncer ces agissements. »
De leur côté, les deux mis en cause défendent des « Blagues de potaches, un bizutage traditionnel ». La procureure fait part d’un nombre important de témoignages écrits. « On comprend bien une systématisation des faits et on observe une dégradation des conditions de travail. » Elle poursuit : « On a vraiment des gestes humiliants. Or ce sont les seuls à ne pas se rendre compte que la victime, elle, ça ne la faisait pas rire. »
Les deux prévenus ont été licenciés par l’hôpital en mars dernier, pour faute grave. Ils écopent de six mois de prison avec sursis, doivent payer solidairement 800 euros de dommages et intérêts à la victime et un euro symbolique à l’hôpital au titre de préjudice d’image.
- SOURCE LA VOIX DU NORD