Dans l’Etat islamique du Bauchi, la police aurait usé de la torture pour obtenir une liste de gays, peu après l’adoption d’une nouvelle loi répressive.
La nouvelle loi antigay promulguée au début du mois par le président Goodluck Jonathan aurait montré ses premiers effets dévastateurs. Selon des activistes du Center for Reproductive Health and Sexual Rights, une association nationale de lutte contre le VIH, la police de l’Etat de Bauchi (nord-est du pays) a tendu des pièges à homosexuels présumés. Quatre hommes auraient été forcés sous la torture à dénoncer les membres d’un soi-disant club homosexuel, menant à l’arrestation de 34 personnes. Toutes auraient été contraintes à avouer leur orientation sexuelle, avant de se rétracter devant le juge. La police a indiqué qu’elle disposait d’une liste de 130 autres «suspects».
Lapidation
Au coeur d’une région frappée par le terrorisme de la secte jihadiste Boko Haram, le Bauchi est un Etat majoritairement musulman qui a adopté la sharia en 2001, y compris pour son droit pénal. Les auteurs d’actes «contre nature» y sont donc théoriquement passibles de la peine de mort par lapidation. La nouvelle loi adoptée par l’Etat fédéral, elle, prévoit une peine de 10 ans de prison pour les personnes affichant leur homosexualité ou militant pour les droits des LGBT. Les citoyens qui s’abstiendraient de dénoncer un homosexuel peuvent être condamnés à 5 ans de détention.
- Source 360 CH