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 d’ADHEOS

Les députés britanniques ont adopté mercredi un amendement à un projet de loi gouvernemental sur l’Irlande du Nord qui pourrait ouvrir la voie à une réforme de l’interdiction presque totale de l’avortement et celle du mariage homosexuel dans cette province du Royaume-Uni.
La chambre des Communes s’est prononcée à 207 voix contre 117 en faveur de cet amendement introduit par l’opposition travailliste à un projet de loi visant à clarifier la prise de décision par les fonctionnaires d’Irlande du Nord en l’absence d’exécutif décentralisé depuis janvier 2017, en raison d’une profonde crise politique.
 
En juin, la Cour suprême britannique avait estimé que l’interdiction de l’IVG en Irlande du Nord était contraire aux droits de l’homme, sans toutefois se prononcer sur sa légalité en raison de questions de procédure.
 
L’amendement enjoint la ministre de l’Irlande du Nord, Karen Bradley, à veiller à la compatibilité de cette législation nord-irlandaise avec les droits de l’homme. Elle devra fournir des recommandations aux fonctionnaires en ce sens.
 
"En l’absence d’une assemblée opérationnelle, qui peut être le défenseur des droits de l’homme du peuple nord-irlandais? (…) C’est la tâche de la ministre", a déclaré la travailliste Stella Creasy, une des auteurs de l’amendement, devant les députés. "Cet amendement veille simplement à ce cette tâche ne puisse être éludée", a-t-elle ajouté.
 
Le Parti conservateur avait autorisé les députés de la majorité à voter librement sur cette question.
 
Contrairement au reste du Royaume-Uni où il est autorisé depuis 1967, l’avortement est illégal en Irlande du Nord, une province de forte tradition chrétienne, sauf si la grossesse menace la vie de la mère. Les contrevenantes risquent une peine d’emprisonnement à vie, en vertu d’une loi datant de 1861.
 
Le mariage homosexuel, autorisé partout ailleurs au Royaume-Uni, y est également interdit.
 
La décision de la Cour suprême avait accru la pression sur la Première ministre britannique Theresa May pour procéder à une réforme, d’autant plus que la République d’Irlande voisine s’était massivement prononcée par référendum fin mai en faveur d’une libéralisation de l’IVG.
 
Mais le sujet est particulièrement délicat pour elle: sa majorité parlementaire dépend du parti nord-irlandais DUP, protestant et farouchement opposé à l’avortement. J
 
usqu’ici, Theresa May a soutenu que ce dossier était de l’unique compétence des responsables d’Irlande du Nord. Après son adoption à la chambre des Communes, le projet de loi amendé sur l’Irlande du Nord sera débattu à la chambre des Lords.