La très berlusconnienne Michaela Biancofiore, qui s’était fait remarquer peu de temps après sa nomination pour une sortie contre les homosexuels qui lui avait valu de changer de porte-feuille, a été sortie du gouvernement Letta. Une décision qu’elle conteste.
Michaela Biancofiore (photo: à droite de Silvio Berlusconi) est l’unique ministre pro-Berlusconi dont la démission a été acceptée par le chef du gouvernement Enrico Letta.
"Je paie pour Silvio", se lamente l’éphémère sous-secrétaire déléguée à l’Administration publique et la Simplification, dans une interview publiée lundi par le Corriere della Sera.
Le 30 septembre, tous les ministres et secrétaires d’Etat du Peuple de la Liberté (PDL) ont démissionné du gouvernement que Berlusconi a cherché, en vain, à faire chuter. Démissions toutes refusées par Enrico Letta… à l’exception de celle de Michaela Biancofiore.
"Je voudrais comprendre", s’interroge cette fidèle des fidèles du Cavaliere, avec lequel elle se dit "fiancée idéologiquement depuis la première fois que j’ai été reçue à Arcore", la luxueuse villa du magnat des médias près de Milan.
Fin avril, elle avait été nommée sous-secrétaire à la Parité, aux Sports et à la Jeunesse. Mais après des déclarations polémiques sur les homosexuels – "les gays sont une caste, ils se ghettoïsent tout seuls"-, elle avait été transférée à la Réforme de l’administration.
Interrogé sur le traitement spécial infligé à son ex-ministre, Enrico Letta a assuré dimanche qu’elle avait été "la seule à ne pas retirer sa démission; j’ai donc décidé de l’accepter pour faire comprendre que les choses ont changé".
Une version contextée par l’intéressée. "Tout le monde sait qu’aucun des ministres ou sous-secrétaire n’a dû retirer sa démission pour la simple raison que lui, Letta, ne les avait même pas vues. De quoi parle-t-on? C’est du pur harcèlement politique". "Ils savent bien que mon unique référence c’est Silvio", estime celle qui, après la démission de Benoît XVI, avait jugé que Berlusconi "vaut bien mieux, car il ne lâche pas".
Car Michaela Biancofiore a le sens de la formule. Benito Mussolini? – "un grand homme de l’histoire". Le gouvernement Monti? – "si l’on parle de tentative de corruption pour Berlusconi, Monti c’est l’extorsion réussie". Le PDL? – "il est tellement fort qu’on pourrait tranquillement le faire diriger par une chèvre". Dans le passé, Michaela Biancofiore s’était présentée comme "une kamikaze bourrée de TNT berlusconien". Mission réussie apparemment.
- Source E-llico