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 d’ADHEOS

Le gouvernement allemand veut interdire les prétendues "thérapies de conversion" visant à changer l’orientation sexuelle des homosexuels, dont les promoteurs risqueront jusqu’à un an de prison, selon un projet de loi présenté ce mercredi.
 
Ce texte, qui prévoit en plus de l’emprisonnement des amendes pouvant atteindre 30.000 euros, doit encore recevoir l’aval du Parlement avant une entrée en vigueur espérée mi-2020.
 
"L’homosexualité n’est pas une maladie. Par conséquent, le terme ”thérapie” est trompeur. Nous voulons interdire autant que possible les thérapies dites de conversion. Là où elles sont effectuées, il y a souvent de graves souffrances physiques et mentales", a affirmé le ministre de la Santé Jens Spahn.
 
"Cette prétendue thérapie rend malade et est malsaine. Et une interdiction est aussi un signal social important pour tous ceux qui ont des difficultés à assumer leur homosexualité: tu es très bien comme tu es", a ajouté le ministre, lui-même ouvertement homosexuel.
 
La loi allemande interdira également toute promotion dans l’espace public et privé de ces traitements contraignants. Pourront être punis non seulement les professionnels qui proposent de telles "thérapies" mais également les parents ou tuteurs légaux pour "violation flagrante du devoir de diligence et d’éducation". En Allemagne, ces thérapies concernent quelque 1000 personnes par an, selon la fondation Magnus-Hirschfeld qui se consacre aux droits des personnes LGBT.
 
Plus répandus aux Etats-Unis où une étude de 2018 y a estimé à 700.000 le nombre de personnes traitées, ces thérapies visent souvent des adolescents homosexuels ou transgenres.
 
En France, une mission d’information parlementaire a préconisé début décembre que ces "thérapies de conversion" fassent l’objet d’un délit spécifique dans le code pénal.
 
En 2013, l’Association médicale mondiale a condamné ces thérapies dites de conversion comme étant des violations des droits de l’Homme, les jugeant incompatibles avec l’éthique de l’action médicale. Aucune étude connue ne permet de conclure que l’orientation sexuelle puisse être modifiée de façon permanente.