Le ministre de l’Intérieur colombien a affirmé la détermination du gouvernement à accorder l’égalité aux couples gay et lesbiens, malgré l’hostilité de l’opinion.
Après l’Argentine et l’Uruguay, la Colombie va-t-elle devenir le troisième Etat d’Amérique latine à ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe? En tout cas, c’est l’ambition du gouvernement libéral de Bogota. «Nous tenons à faire partie du groupe de pays pionniers, et non de ceux qui reviennent en arrière», a déclaré aujourd’hui le ministre de l’Intérieur, Juan Fernando Cristo, lors d’un forum consacré à la bonne gouvernance.
Selon lui, cette évolution pourrait prendre la forme d’une loi ou passer par la jurisprudence. Dans tous les cas, elle sera soutenue par l’Exécutif, a assuré Cristo: «Nous nous tenons aux côté de la communauté LGBTI dans sa lutte pour l’égalité et nous agirons en conséquence. Nous sommes conscients que cette égalité passe aujourd’hui par le fait d’obtenir l’égalité du mariage et de l’adoption d’égalité.»
Huit ans de tergiversations
Le pays de 48 millions d’habitants dispose déjà d’un registre des «unions de fait» et reconnaît au conjoint de même sexe le droit d’adopter l’enfant de son ou sa partenaire. La question du mariage égalitaire est en suspens depuis 2007. Elle se heurte à l’hostilité des conservateurs au sein du Congrès, malgré le soutien du président actuel, Juan Manuel Santos, et de son prédécesseur, Alvaro Uribe. Les gays et lesbiennes colombiens ont tenté d’avoir recours aux tribunaux pour obtenir le droit de se marier. La Cour suprême doit trancher cette année. Un récent sondage montre toutefois de fortes réticences au sein de l’opinion, comme le rappelle «El Espectador»: 62% se disent contre le mariage homosexuel, et 73% contre l’adoption par les couples gay et lesbiens.
- SOURCE 360 CH