L’Europe s’inquiète de lois contre la «propagande de l’homosexualité» dans trois pays à l’Est du continent. Le Conseil de l’Europe est appelé à prendre des mesures.
Dans une résolution adoptée à une large majorité ce matin à Strasbourg (430 pour, 105 contre et 59 abstentions), le Parlement européen «exprime sa profonde inquiétude face aux évolutions qui restreignent la liberté d’expression et la liberté de réunion sur la base de conceptions erronées de l’homosexualité et de la notion de transgenre».
Homophobie à l’Est
Dans le collimateur de l’Europe, trois pays qui ne font pas partie de l’Union européenne – d’où la simple invitation faite au Conseil de l’Europe, qui englobe ces pays, à «prendre des mesures appropriées».
Ainsi, des lois pénales et administratives contre la «propagande de l’homosexualité» ont été promulguées dans différentes régions de Russie depuis 2006 – et notoirement à Saint-Petersbourg. La Douma d’Etat envisage même une loi similaire.
«Propagande»
En Ukraine, le Parlement examine quant à lui «deux projets de loi déposés en 2011 et 2012 qui visent à pénaliser la “propagation de l’homosexualité”, à savoir l’organisation de réunions, de défilés, d’actions, de manifestations et d’événements de masse destinés à diffuser de manière intentionnelle des informations positives sur l’homosexualité».
Enfin en Moldavie, des villes et des districts ont adopté des lois pour interdire la «propagande» homosexuelle, déclarées inconstitutionnelles par la chancellerie de l’Etat.
Appel à l’égalité des droits
Le Parlement «souligne que ces lois et propositions sont incompatibles avec le pacte international relatif aux droits civils et politiques», dont la Russie, l’Ukraine et la Moldavie sont signataires, et invite donc le Conseil de l’Europe «à enquêter sur ces violations des droits fondamentaux, à vérifier leur compatibilité avec les engagements découlant de l’adhésion au Conseil de l’Europe et la convention européenne des droits de l’homme, et à prendre des mesures appropriées».
Le Parlement appelle par ailleurs les 27 pays de l’UE à être eux-mêmes exemplaires dans leur lutte contre la discrimination à l’encontre des personnes LGBT. Estimant que les «droits fondamentaux des personnes LGBT sont plus susceptibles d’être protégés si elles ont accès à des institutions légales telles que la cohabitation, le partenariat enregistré ou le mariage», il invite les 11 Etats membres n’offrant pas ces options à «envisager de (le) faire».
- SOURCE TETU