Les groupes LGBT libanais ont bon espoir de voir abroger la loi qui punit les relations homosexuelles d’un an de prison. Ils rallient désormais des associations médicales à leur cause.
Le Liban pourrait-il devenir le premier pays arabe à décriminaliser l’homosexualité? Les associations LGBT ont bon espoir d’y arriver un jour. Mercredi dernier, l’ONG
(«Rêve») a organisé un événement avec la participation des associations nationales des psychologues, des psychiatres et des médecins spécialisés en santé sexuelle. Le message était que des professionnels de ces domaines sont prêts à mettre en question la loi 534, qui définit les rapports homosexuels de «contre-nature» et fait peser des sanctions pénales sur les personnes qui s’en rendraient «coupables».
Psychiatres, psychologues et médecins sont prêts à attester devant la justice que l’homosexualité n’est ni pas une maladie ni une tare, mais une condition naturelle. Des praticiens ont également, à cette occasion, condamné l’usage des «thérapies réparatrices» censées guérir de l’homosexualité, comme le rapporte «L’Orient Le Jour».
Interviewé par Gay Star News, le militant et créateur du site Lebtour, Bertho Makso, estime que ce soutien de professionnels ouvre la porte à un changement législatif – même si la route est encore longue, surtout compte tenu de la situation politique volatile au Pays du Cèdre, déchiré par des tensions communautaires et religieuses. «Nous travaillons auprès de politiciens qui essaient de faire changer cette loi, explique-t-il. Nous espérons que cela aboutira bientôt, parce que le Liban devient de plus en plus mûr en ce qui concerne les questions de droits humains.»
Arrestations de plus en plus rares
Les associations travaillent déjà avec la police pour minimiser le recours à la loi 534. «Dans ces cas, raconte Makso, nous avons des avocats dévoués qui coopèrent avec nous pour défendre les gens arrêtés, s’ils le désirent. Récemment, il y a eu très peu de ces cas. Ce qui signifie que notre travail porte ses fruits.» Fait rare pour une capitale arabe, Beyrouth compte quelques lieux de convivialité ouvertement gay. L’homosexualité officieuse de célébrités locales est relativement admise. En revanche, les médias traitent encore les questions LGBT avec hostilité, comme l’ont prouvé des affaires de dénonciations télévisées des clients d’un cinéma porno, l’an dernier.
- Source360 CH