Le texte de loi voté par le Parlement à Skopje mentionne et condamne une vingtaine de motifs de discriminations… mais pas celle fondée sur l’orientation sexuelle. Il faut dire que la Macédoine n’est pas ouverte sur la question.
La nouvelle loi anti-discrimination adoptée par le Parlement macédonien suscite des réserves et des critiques de la part de représentants européens et de militants de la communauté gay. En effet, le texte omet de mentionner les discriminations en raison de l’orientation sexuelle.
Peu d’homos déclarés
Ainsi, cette loi adoptée dans la nuit de jeudi à vendredi par 62 députés sur les 120 que comprend le Parlement, n’est pas conforme aux critères européens rappelle un représentant de la délégation de l’Union européenne à Skopje. Par conséquent, la Macédoine est «le seul pays de la région à avoir une loi anti-discrimination non européenne». Bref, ce texte ne devrait pas aider à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE, que la Macédoine espère depuis 2005.
Il faut dire que le pays n’est pas un pays très gay friendly. Peu de personnes s’y déclare ouvertement homo, et les organisations LGBT répugnent elles-mêmes à se désigner comme telles, préférant se présenter comme représentatives des «personnes marginalisées».
Une vingtaine de motifs de discrimination
Des députés de l’Union sociale démocrate de Macédoine (SDSM), parti d’opposition, ont quitté le Parlement juste avant le vote, pour protester contre le rejet d’amendements qui incluaient l’orientation sexuelle dans le document législatif. De son côté, Slavco Dimitrov, responsable de la Coalition pour la protection des droits des groupes marginalisés, a déploré que le gouvernement «ignore» la communauté homosexuelle. Cette loi «refuse de fournir un statut égal à tous les citoyens» et «éloigne la Macédoine de l’UE», a-t-il déclaré.
Pour les responsables gouvernementaux toutefois, les droits des gays et des lesbiennes seront protégés par la nouvelle loi, même si celle-ci ne les mentionne pas, tout comme les transsexuels. «La loi protègera tous les citoyens de ce pays contre les discriminations», a assuré une représentante de la coalition au pouvoir, Silvana Boneva. «Si la loi énumère une vingtaine de motifs de discriminations, comme la race, la politique, la religion, l’âge, le handicap, il est absurde de ne pas mentionner l’orientation sexuelle», a relevé cependant Bekim Kadriu, un spécialiste des droits de l’Homme.