Au Maroc, une députée exige des poursuites contre les auteurs du clip «L’amour n’est pas un crime» pour la dépénalisation de l’homosexualité. Au même moment, 6 hommes écopent de peines de prison.
Une élue du Parti de la Justice et du développement (islamiste, principal composant du gouvernement) a demandé hier que soient poursuivis les initiateurs d’un campagne qui demande la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc. Au début du mois, l’association Aswat a lancé une vidéo intitulée «L’amour n’est pas un crime» sur le portail YouTube (ci-dessous), où plusieurs personnalités plaident, à visage découvert, pour davantage de tolérance envers les homosexuels dans le Royaume.
La députée Amina Maâ El Ainin a interpellé le ministre des Affaires religieuses sur cette «atteinte à la foi musulmane»: une «transgression», qui selon elle «menace la stabilité de la société marocaine», rapporte le site Yabiladi. Le ministre, Ahmed Taoufiq (indépendant), a répondu évasivement. Il a noté que ces dossiers «nécessitent un dialogue, une sagesse et de bons conseils», et rappelé que le roi, en tant que Commandeur des croyants, avait le dernier mot sur ces questions.
Six condamnations
«Les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe» sont punis d’un maximum de 3 ans de prison au Maroc, en vertu de l’article 489 du Code pénal. A ce propos, la presse marocaine a rapporté la condamnation, lundi, de six hommes pour «homosexualité, incitation à la prostitution, ivresse publique et conduite en état d’ébriété» dans la ville de Fqih Ben Salah (centre du pays). Au moins deux d’entre eux ont écopé du maximum: 3 ans de prison ferme, et un autre de 2 ans, selon H24. Ils auraient été dénoncés par le père d’un des prévenus.
- Source 360 CH