L’Italie ne dispose toujours d’aucun équivalent du pacs, mais quelques municipalités tentent de combler ces lacunes. C’est le cas depuis ce matin à Milan, à l’issue d’un conseil municipal tendu.
La municipalité de Milan, conquise en mai 2011 par la gauche, a voté ce matin en faveur de l’ouverture d’un registre des concubins, aussi bien hétérosexuels qu’homosexuels, à l’issue d’une réunion-fleuve du conseil municipal de presque 12 heures. Mais l’inscription à ce registre permettra seulement d’avoir accès aux services fournis par la municipalité et n’ouvrira donc aucun droit en matière de succession ou de retraite régies au niveau national.
Le maire ironise
«Nous avons réduit l’écart avec l’Europe en matière de droits civils», a commenté avec ironie le maire de la capitale économique italienne, Giuliano Pisapia (photo). «Pour obtenir le mariage homosexuel, il faudrait que le parlement vote une loi», a souligné M. Pisapia.
Pour le moment, l’Italie reste l’un des derniers pays d’Europe occidentale à ne pas reconnaître les unions homosexuelles. La péninsule ne dispose pas non plus de loi contre l’homophobie. La Cour de cassation italienne a pourtant affirmé en mars que les homosexuels avaient droit à une vie familiale et aux droits afférents, mais pas au mariage, même si celui-ci a déjà été célébré à l’étranger.
Abstention des catholiques
Les unions homosexuelles, complètement rejetées à droite par le Peuple de la Liberté (PDL, parti de Silvio Berlusconi), divisent également la gauche, et notamment le Parti démocrate (PD, principal parti de gauche), qui comporte une forte composante catholique. Ce matin, les quatre élus catholiques de la majorité municipale PD de M. Pisapia se sont d’ailleurs abstenus.
Au final, la résolution a été approuvée par 27 oui, 7 non et quatre abstentions, à 3h30 du matin. Faisant de Milan la troisième ville italienne, après Turin et Naples, à reconnaître les couples non mariés. La ville de Gênes, dirigée par Marco Doria (gauche), envisagerait d’ailleurs de leur emboîter le pas.
- Source TETU