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 d’ADHEOS

L’avis de l’Académie nationale de médecine, qui a émis des réserves sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, est "peut-être daté", a jugé dimanche la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
 
"Considérer qu’il y a un lien direct entre défaut de construction de l’enfant et famille monoparentale est faux", a déclaré Mme Buzyn, invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, deux jours avant que ne démarre le débat sur le projet de loi de bioéthique à l’Assemblée nationale.
 
Interrogée sur le fait de savoir si l’avis de l’Académie de médecine était "idéologique" et "politique", elle a répondu: "Peut-être, en tous les cas peut-être daté."
 
Dans son avis officiel rendu public samedi, l’Académie de médecine juge que "la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n’est pas sans risques pour le développement psychologique et l’épanouissement de l’enfant".
 
Cet avis sur la loi de bioéthique, dont l’ouverture de la PMA est la mesure la plus symbolique, a été adopté par l’Académie mardi, par 69 voix pour, 11 contre et 5 abstentions. Son rapporteur est Jean-François Mattei, ministre UMP de la Santé dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de 2002 à 2004.
 
L’Académie "estime que, de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues".
 
"Aujourd’hui, nous avons un quart des familles françaises qui sont des familles monoparentales (…) Ne me dites pas qu’un quart des enfants français qui vivent et qui naissent dans ces familles ont des difficultés de construction", a répliqué la ministre.
 
"Les études que nous avons à notre disposition sur les enfants qui sont élevés dans des familles monoparentales ne sont pas des études inquiétantes", a-t-elle poursuivi.
 
Selon l’Insee, 1,7 million de familles sont monoparentales, soit plus d’une sur cinq (22%) – un taux qui a plus que doublé en 40 ans. Dans 85% des cas, la mère est la cheffe de famille. Environ 32,5% de ces familles vivent sous le seuil de pauvreté et 20% des bénéficiaires du RSA sont des mères isolées.