Droits de l’Homme "Test anal forcé au Liban en 2012 : quelle honte !!" Un interminable fleuve coloré et bruyant de plusieurs milliers de personnes, militants homosexuels et leurs sympathisants, a coulé dimanche à travers le centre de Montréal à l’occasion du défilé de Fierté Gaie (Gay Pride) aux allures de carnaval exotique.
Conformément à la tradition, tous les partis politiques québécois étaient représentés par des hauts responsables. Les dirigeants des partis d’opposition fédéraux, les libéraux et les sociaux-démocrates, ont fait le déplacement depuis Ottawa.
La cause homosexuelle est peut-être l’unique occasion pour tous ces partis de se trouver réunis, a observé l’un des animateurs de la marche, Laurent McCutcheon, président de Gai Ecoute et de la Fondation Emergence, tandis que le militant anti-sida français Jean-Luc Romero déplorait qu’il ne puisse en être de même en France.
Seul le parti conservateur, au pouvoir à Ottawa, n’était pas représenté. Dans le ciel bleu, un petit avion traînait une banderole jaune annonçant "Stephen Harper nous déteste". Mais il s’agissait apparemment de l’initiative d’un syndicat de fonctionnaires voulant dénoncer des restrictions budgétaires introduites par le Premier ministre.
Jouant de tambours ou de trompettes, juchés sur des camions-remorques décorés de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et diffusant à grand renfort de décibels qui de la techno, qui de vieux airs de rock, certains en slip et exhibant leurs muscles, d’autres couverts de plumes et de paillettes à la manière des danseuses de samba de Rio, les manifestants ont parcouru lentement le boulevard René Lévesque, acclamés par des milliers de spectateurs.
Montréal ayant été couronnée l’année dernière ville la plus amicale du monde vis à vis des homosexuels et le Canada ayant reconnu depuis des années leurs droits au mariage et à l’homoparentalité, la manifestation était complètement dépourvue d’agressivité.
Cependant, a déclaré Eric Pineault, président de Fierté Montréal, évoquant une récente "agression homophobe et transphobe" de deux lesbiennes montréalaises à Paris, et, sur le plan plus général, des pays où les homosexuels voient leur droit à l’égalité sociale bafoué, "nous continuerons à marcher" tant que l’homophobie persistera dans le monde.
Au chapitre de l’homophobie dans le monde, le Liban a été épinglé lors du défilé. "Test anal forcé au Liban en 2012 : quelle honte !!", pouvait-on notamment lire sur une pancarte (voir photo).
L’affaire des tests anaux, ou "tests de la honte", a été mise en lumière en mai 2012 par l’Agenda juridique (al-Moufakkira al-Kanouniya – centre de recherche –). Lors d’une conférence, les experts de l’Agenda juridique ont expliqué qu’il est de pratique, dans les casernes libanaises, de faire subir un examen anal ou gynécologique aux personnes suspectées d’homosexualité (réprimée par l’article 534 du code pénal) ou de prostitution. Si cet examen a un intérêt probatoire dans les cas de viol, il est extrapolé arbitrairement aux cas de rapports sexuels librement consentis. Quiconque est suspecté de "débauche" peut donc être arrêté et soumis, de force, à la loupe d’un médecin légiste, parfois brutal, qui tente de repérer, entre les rougeurs, les déviations minimes, les orifices élargis, la trace d’un acte sexuel condamnable.
Le scandale des examens de la honte a rebondi le 28 juillet, avec l’arrestation de 36 homosexuels dans un cinéma diffusant un film porno à Bourj Hamoud, dans la banlieue-Nord de Beyrouth.
Le 7 août, l’ordre des médecins libanais a publié une circulaire interdisant aux spécialistes, "notamment aux médecins légistes" d’effectuer de tels tests et "cela conformément à l’article 30 du code de déontologie". "En tant que médecins, nous sommes appelés à respecter et à préserver la liberté, la dignité et l’intimité de la personne", a expliqué à L’Orient-Le Jour le président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf.
"Le médecin ne doit pas recourir à des actes susceptibles de nuire à la personne sur le plan physique, moral ou psychique, ou encore qui soient en contradiction avec la science, a ajouté le Dr Abou Charaf. Or le test anal est une hérésie scientifique, d’autant qu’il n’a aucun fondement"
- Source www.lorientlejour.com